Algérie

Financement du développement en Afrique : Les experts plaident pour un rôle moteur de l'Etat



Financement du développement en Afrique : Les experts plaident pour un rôle moteur de l'Etat
L'Etat doit jouer un rôle moteur dans la promotion du développement économique en Afrique, en mobilisant davantage de ressources internes et en adoptant des politiques de bonne gouvernance, ont estimé vendredi à Addis Abeba, les participants à la réunion du comité d'experts de la Communauté économique africaine (CEA). Après avoir exposé les expériences économiques menées en Afrique depuis les années 1980, à  travers les différents plans d'ajustement structurels, les experts ont constaté les limites des politiques dictées par les institutions de Breton Woods, qui ont mis l'Etat à  l'écart. Les résultats "mitigés" des politiques de privatisations menées à  travers le continent et les crises économiques et financières qui ont frappés beaucoup de pays africains permettent de tirer des d'enseignements en vue de ressusciter le rôle moteur de l'Etat dans la gestion des économies nationales, a-t-on relevé. "La principale leçon à  tirer de ces expériences c'est que l'approche néolibérale consistant à  réduire au minimum le rôle de l'Etat dans l'économie, qui a été largement adoptée depuis la fin des années 1970, ne semble pas avoir bien réussi en Afrique", selon la synthèse communiquée sur le thème': "Gérer le développement en Afrique, le rôle de l'Etat dans la transformation économique". Les experts ont évoqué dans ce sens, le consensus de Séoul de 2010, qui veut que l'Etat peut jouer un rôle central dans la promotion du développement en agissant avec "autorité, crédibilité et légitimité" pour promouvoir l'industrialisation, la croissance économique et le renforcement des ressources humaines. Pour parvenir à  rejouer son rôle dans la transformation économique, l'Etat doit planifier le processus de développement, élaborer les politiques de bonne gouvernance et la stabilisation du cadre macroéconomique, ont-ils noté. Il est préconisé, dans ce sens, d'élargir l'assiette fiscale en vue de mobiliser davantage de ressources internes pour financer les projets de développement, rationaliser les dépenses publiques et maîtriser l'inflation, et instaurer la transparence dans la gestion des fonds publics. Pour eux, l'Etat doit créer des liens entre l'ensemble des parties prenantes, publiques et privées, nationales et régionales, secteur privé et société civile. "Ces parties doivent exercer trois fonctions essentielles, à  savoir, coordonner les vues et les activités, participer à  la prise de décisions, à  leur suivi et à  leur mise en œuvre et assurer le contrôle de l'action publique", précisent-ils. Les entreprises privées sont appelées également à  jouer un rôle fondamental pour piloter la croissance et le développement économiques durables en Afrique, soulignent les participants. "Un secteur privé prospère et bien réglementé sera créateur d'emplois qui sortiront les populations de la pauvreté et fourniront aux gouvernements des taxes pour financer les investissements nécessaires dans l'éducation, la santé, l'eau et l'assainissement", soulignent-ils.


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