Algérie

Financement des projets de jeunes



Les banques joueront-elles le jeu ? Les chiffres (bilan avancé d?ailleurs par les banquiers) illustrent mieux les réticences sinon les lourdeurs bureaucratiques, voire un dysfonctionnement entre banques et agences promotrices. Le problème du financement de projets de jeunes ayant souscrit à l?un des trois dispositifs gouvernementaux (ANSEJ, CNAC, ANGEM), reste entier s?il n?est exacerbé par la pression des jeunes quand bien même les autorités locales tentent d?impulser un plus à la donne, sous-tendue principalement par l?implication des banques. Celles-ci, coincées entre souci économique et pressions politiques, n?arrivent pas à se transcender en l?absence de textes, et encore moins de se libérer de ces pesanteurs et autres appréhensions légitimement nourries et dues à l?insolvabilité des demandeurs d?une part et à la saturation de certains créneaux d?autre part. C?est pour tenter de résoudre cette problématique et entrouvrir des perspectives plus ou moins heureuses qu?une rencontre locale entre partenaires sociaux et organismes financiers a eu lieu au siège de la wilaya. Mu par son v?u de valoir pour un coup d?essai d?accompagner une centaine de jeunes diplômés que le responsable de l?exécutif a tenté ce rapprochement et jaugé la volonté des banquiers à s?impliquer intelligemment, s?entend dire. Un rapide tour de table nous a d?ailleurs situés sur cette problématique. Les chiffres (bilan avancé d?ailleurs par les banquiers) illustrent mieux les réticences sinon les lourdeurs bureaucratiques voire un dysfonctionnement entre banques et agences promotrices. Pour la BADR, une banque agricole qui accompagne le processus du PNDA entre autres, au-delà de ses réticences, a fait savoir son responsable, « 70% des montants à débourser par le fonds de garanti n?ont pas été honorés et sur 495 dossiers déposés à l?ANSEJ, seuls 71 ont été acceptés ». Globalement et depuis le lancement des dispositifs (1998) seuls 389 dossiers ont été financés. Pour le CPA, 192 des 399 dossiers ont été rejetés. Matériel détourné Au-delà des chiffres ressassés par les autres banques, tous s?accordent à dire que beaucoup de matériels furent détournés, le plus souvent avec la complicité de fournisseurs, fausses domiciliations et à la clef des impayés et des huissiers de justice qui ne jouent plus franchement le jeu. Des statistiques sommaires avancées, intervient le contentieux et au bout du compte, la désillusion si ce n?est la catastrophe sur les équilibres bancaires. Faut-il alors baisser les bras ? Non disent unanimes les intervenants, dont le directeur général de l?EPLF (entreprise de promotion du logement familial) qui vient d?initier des opérations de mise en place de petites entreprises sous-traitantes. L?exemple initié par Hadj Baghdad de l?EPLF semblait ouvrir la voie à d?autres solutions plus osées mais suivies de près et contrôlées. Cela débouchera fatalement sur la réussite de l?opération 100 locaux mis à la disposition des jeunes, qui nécessitent bien sûr l?intervention des banques. Une opération appelée à faire l?effet boule de neige car il y a, dit-on, « prédisposition des jeunes diplômés et des crédits en amont avancés efficacement pour la promotion de métiers artisanaux ». Les responsables centraux, ceux de la solidarité et de l?emploi, semblent même subjugués par l?idée. Cela a amené le directeur général de l?ANGEM, M. Benachenhou, à visiter Tiaret à deux reprises en l?espace d?une semaine pour dire « tout l?intérêt qu?il accorde à la prise en charge des jeunes par son organisme ». Ce responsable, s?agissant du guichet unique devant traiter les dossiers déposés, a évoqué la mise en application prochaine d?un logiciel conçu à cet effet. Même les amis du gouvernement algérien sont mis à contribution, d?où la visite remarquée de son excellence l?ambassadeur du Japon à Tiaret.


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