Algérie

Finance islamique



Finance islamique
Constat - La finance islamique connaît un développement timide en Algérie bien qu'elle suscite un grand intérêt auprès de la population algérienne.C'est ce qu'a affirmé hier, Mohamed Farhi, enseignant à l'Ecole supérieure de commerce (ESC) et président du 2e séminaire sur la finance islamique internationale qui sera organisé les 08 et 09 décembre à l'hôtel Hilton.«La population algérienne, de par sa culture, est très intéressée par la finance islamique. Elle exprime un besoin pouvant répondre à ses attentes que ce soit pour les produits d'investissement ou de consommation.» Or dit-il, la finance islamique ne représente que 1 % du marché bancaire en Algérie. En Algérie nous avons uniquement deux banques islamiques : la banque Al Baraka qui date de mai 1991 et la Banque islamique Al-Salam, domiciliée aux Emirats arabes unis et qui existe depuis 2008. «C'est très peu par rapport au développement de ce type de financement au niveau international», a-t-il jugé. Pourtant, argue-t-il, les banques islamiques sont implantées dans 5 continents. Leur nombre passe de 270 en 2005 à 500 établissements financiers à travers le monde. Elles sont présentes dans le Sud asiatique, les pays du Golfe, en Europe et dans les pays d'Amérique. Les raisons de ce retard ' «Ce qui freine le développement des banques islamiques en Algérie, c'est qu'elles n'ont pas bénéficié d'un statut particulier pour répondre aux besoins du financement de l'économie algérienne, d'une part et, d'autre part, elles sont gouvernées par la Banque centrale alors que cette dernière continue à fonctionner traditionnellement, c'est-à-dire, avec un taux d'intérêt pour le prêt et les emprunts, nous explique cet enseignant, lors d'une conférence de presse organisée hier en prévision du ce séminaire. En outre, dira-t-il, il y a absence d'une instance spécialisée dans la production des normes et de l'audit bancaires conformément à la charia (fatwa), comme cela existe dans d'autres pays comme la Tunisie, le Maroc et les pays du Golfe. Quelles sont les spécificités des produits des banques islamiques ' «La première particularité est que de par leur façon d'opérer, elles ont une capacité très importante de mobilisation des fonds d'épargne. Donc les citoyens qui ont un revenu minimal peuvent donc acheter des actions. Ils sont des actionnaires. La deuxième particularité c'est que leur savoir-faire est non seulement dans la gestion financière mais aussi dans la gestion de projets étant donné que les banques interviennent dans le suivi de chaque projet depuis sa conception jusqu'à la réalisation et le partage de ces profits. Le taux de croissance que connaissent les banques islamiques est situé entre 15 et 20 %, cela a permis de faciliter leur intégration dans les différentes économies au niveau mondial. Au programme du séminaire prévu le 8 et 9 décembre prochains, plusieurs thèmes seront débattus par d'éminents experts nationaux et internationaux sur la finance islamique tels que «Les opportunités de l'application de la finance islamique», «Le produit financier de la finance islamique et son rôle dans le financement de l'économie tels que les sukuk, les fonds d'investissements et les secteurs non productifs el wakf, les services, les travaux de bienfaisance», «L'établissement des normes de rationalisation de la finance islamique».«Il n'y a pas de pratiques spéculatives»Interrogé sur l'existence des pratiques spéculatives dans les banques islamiques, Ilyes Benkhada, enseignant dans la même école, dira que «les banques classiques échangent de l'argent contre de l'argent et une dette contre une dette, bien entendu avec des taux d'intérêt, d'où le problème de spéculation». «dans les banques islamiques il ne peut y avoir ce genre de spéculation. Elles ne sont pas marchandes de la monnaie». Il est interdit dans les banques islamiques de placer des produits toxiques et de les vendre. Néanmoins dit-il, il peut y avoir des pratiques spéculatives économiques. «On peut par exemple importer des produits de la Chine et les vendre moins cher. Cette pratique commerciale est conforme à la charia, mais l'acte, lui-même, peut ruiner l'économie algérienne»... Les banques islamiques ont été relativement épargnées de la crise financière de 2008 et qui perdure jusqu'à présent. Elles ne sont pas «marchandes de la monnaie». Les autres banques traditionnelles achètent de la monnaie et revendent de la monnaie, d'où le problème de l'inflation !




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