Algérie

Fin de mission pour l'OTAN '



Comment se porte l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ou plus simplement a-t-elle encore un avenir ' La question de son maintien, que l’on croyait réglée au début de la décennie écoulée avec l’introduction de son fameux PPP (partenariat pour la paix) et de l’extension de la démocratie, resurgit à l’occasion de l’intervention de l’Alliance en Libye. Est-ce pour cette raison que la France, par exemple, a décidé de vendre des équipements militaires à la Russie '
C’est en effet la première fois qu’un pays membre de l’Alliance atlantique s’apprête à livrer du matériel militaire «sensible» à Moscou et chaque partie a dû en analyser tous les effets. Une décision intervenue peu de jours après un débat sur les problèmes rencontrés par l’Alliance en Libye. Et entre les deux, l’on a eu droit à une intervention de l’universitaire français Bertrand Badie qui a rappelé que la notion d’alliance «renvoie en même temps à celle d’ennemi et à celle de durée». Ce qui accréditerait l’idée selon laquelle l’Alliance vit un problème, sinon qu’elle serait en crise, même s’il en est qui en atténuent la portée, expliquant une telle situation par le manque de ressources.
L’Alliance n’a pas de quoi payer les munitions, qui y croira ! Toujours est-il que cette vision est la moins pessimiste ; la plus extrême est celle de sa disparition, non évoquée il est vrai bien qu’elle semble presque naturelle, les raisons à l’origine de sa création ayant tout simplement disparu. La meilleure garantie étant alors l’intégration d’anciennes républiques communistes d’Europe, ce qui inclut l’abandon de l’idéologie communiste, l’adoption du système libéral et la mutualisation des moyens militaires. L’essai, pour ainsi dire, aura été concluant puisque l’OTAN a intégré ses nouveaux membres parmi ses anciens ennemis ou considérés comme tels. Et surtout, l’Europe aura alors cessé d’être le champ de confrontation entre l’Est et l’Ouest, l’existence des blocs n’ayant plus aucune signification. Tous ceux qui avaient bâti leur carrière sur ce postulat sont mis au chômage.
C’est donc à un état des lieux que s’est livré, vendredi 10 juin, le secrétaire américain à la Défense au sujet de la campagne de l’OTAN contre la Libye où l’engagement de chacun des membres ne laisse pas indifférent.
Mais tout en se gardant de tirer une quelconque conclusion. «Concernant l’opération de l’OTAN en Libye, il est devenu douloureusement évident que des lacunes – en capacité et en volonté – ont le potentiel de compromettre la capacité de l’alliance à mener une campagne intégrée, efficace  et durable dans les airs et sur mer», a affirmé Robert Gates. Il est utile, à ce sujet, de rappeler que seuls 8 des 28 membres de l’OTAN – Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Italie, Norvège et Royaume-Uni – participent aux attaques aériennes en Libye. La moitié des Etats membres de l’Alliance atlantique n’apportent aucune contribution ; d’autres participent de manière limitée. Mais M. Gates persiste à croire que la volonté politique n’est pas en cause mais, tient-il à avertir, l’OTAN pourrait avoir «un avenir sombre» si les alliés cessent de mettre la main à la poche. Pourquoi justement ne le font-ils pas ou plus ' A croire certains analystes, les changements à venir seraient considérables. Il en est qui réfléchissent encore à la place de l’OTAN dans la sécurité mondiale. D’un autre côté, de nombreux analystes voient autrement les questions de sécurité. Selon eux, celles-ci doivent être reformulées et les menaces qui leur servaient de soubassement ne sont plus les mêmes. Pour l’heure, l’OTAN ne donne pas cette impression de vouloir s’effacer. Mais pour l’heure seulement '


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