Algérie

Fin de la trêve dans l'éducation '



Aussi fragile soit-elle, la trêve entre le ministère de l'Education et les syndicats autonomes du secteur avait permis jusque-là une accalmie. En décidant de se retirer de la charte d'éthique, quatre formations syndicales réduisent le dialogue avec la tutelle au point zéro.Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Il avait fallu au département de Benghabrit plusieurs mois pour élaborer puis convaincre les syndicats d'adhérer au principe d'une charte d'éthique. Trois années plus tard, c'est le clash. Quatre des huit syndicats signataires ont pris la décision de s'en retirer. Ils ont fait part de leur décision, il y a deux semaines, sans que cela fasse réagir la tutelle. Le département de Benghabrit continue même d'envoyer des invitations aux syndicats pour assister aux différentes réunions qu'il organise alors même que ces syndicats ont tout simplement décidé de boycotter l'ensemble des activités ministérielles. Pour Meziane Meriane, président du Snapest, il faut, dit-il, revenir au contenu de la charte en question pour comprendre la réaction des syndicats. Meziane Meriane explique que les dispositions du texte proposé par la tutelle évoquaient le principe de la concertation pour l'ensemble des questions liées à la pédagogie. Il était rappelle-t-il également, question de mettre sur pied une commission mixte devant permettre de régler les problèmes au niveau local à chaque fois que cela était nécessaire. Cette commission n'a pas vu le jour. Idem pour la concertation autour des dates du baccalauréat où les syndicats n'ont pas été associés non plus. Meziane Meriane affirme que les syndicats ont dénoncé plusieurs fois cette situation sans que la tutelle réagisse. La charte, déplore-t-il, n'a pas dépassé le stade de l'intention. Sur le terrain, ses dispositions n'ont pas été appliquées. En plus du Snapest, le Satef, le SNTE et l'Unpef ont également tourné le dos à ladite charte. Ils ont ainsi exprimé leur réprobation du traitement réservé par le ministère aux syndicats tant au niveau local que national, reprochant à la tutelle de vouloir davantage restreindre les libertés syndicales. Ils ont dénoncé, en outre, la méthode de travail des commissions mises en place, notamment en ce qui concerne les dossiers des œuvres sociales et du statut particulier, l'approche adoptée pour les réformes sans associer les syndicats. Des dossiers qui risquent, une fois de plus, d'alimenter la grogne dans un secteur qui avait vécu l'année dernière une grève qui, en dépit de son caractère local, avait perturbé grandement les cours. Le Cnapeste et le Cla qui n'ont, dès le début, pas adhéré à la démarche de la charte nationale se disent solidaires des syndicats qui s'en sont retirés. Le Cnapeste tiendra, dès samedi, son conseil national. Si pour le moment, aucune action concertée entre les syndicats n'a été envisagée, l'avenir pourrait être porteur de zones de turbulences.
N. I.


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