Fin de la trêve '

Comme un mutant nuisible, le terrorisme vient d'apporter à l'Algérie la preuve qu'il n'a pas changé de nature malgré une décennie de gestion politique et de containment du phénomène qui n'a pas convaincu les ultras de se suffire des concessions qui lui sont faites.Résiduel, retranché dans les massifs forestiers de Kabylie, maintenu loin des territoires d'impact, le terrorisme n'a pas pour autant cessé de, régulièrement, se manifester, tantôt par des attaques, tantôt par des enlèvements devant "la passivité" de la population qui l'a combattu, désormais anesthésiée par l'utopique et extensible démarche politique de "règlement" de ce fléau.Dans un contexte régional enflammé à cause de l'EI, l'héritier légitime d'Al-Qaïda, l'enlèvement de l'alpiniste français à Tikjda a produit un impact aussi choquant et ravageur que l'attaque de Tiguentourine. Mais le discours politique est resté là, le même, figé, silencieux devant des dizaines de rapts que seule la mobilisation populaire a pu souvent résoudre.La situation est telle qu'aujourd'hui, l'Algérie fait face à deux menaces, interne et externe, avec une mobilisation de troupes aux fronts est et sud et un combat interne livré loin du standard de l'expérience de l'Armée algérienne tant elle ne dispose presque plus de l'accompagnement populaire et pas même du politique dont le discours est réduit à un produit destiné en exclusivité à l'exportation.Il reste maintenant à mesurer l'impact de l'enlèvement d'Hervé Gourdel sur l'image du pays. Et qui surtout sonne comme l'arrivée aux limites d'une démarche politique d'endiguement du terrorisme.Car, dans le contexte actuel, avec de nouveaux défis sécuritaires majeurs, l'enlèvement du randonneur français est à prendre dans le sens du message de Tiguentourine, au-delà de l'objectif de déstabiliser le pays, il s'agit bien d'une déclaration de guerre. Et à la guerre les camps sont bien définis. Les responsabilités aussi.