Algérie

Fin de la subvention systématique



Publiés ce lundi 7 septembre au Journal officiel n°52, deux décrets exécutifs viennent d'acter la fin de la subvention systématique du blé.Le premier décret executif, ayant pour objet de modifier et de compléter certaines dispositions du décret exécutif n°07-402 du 25 décembre 2007 fixant "les prix à la production et aux différents stades de la distribution des semoules de blé dur", ne supprime pas totalement la subvention dans la mesure où il stipule que "le différentiel entre le prix de revient réel, toutes charges et taxes comprises, du blé dur destiné à la production des semoules courantes et des semoules extra pour le consommateur et le prix entrée semoulerie fixé à l'article 6 ci-dessus, est pris en charge par l'Etat".
D'ailleurs, en vertu de ce décret, le prix de la semoule destinée aux ménages ne fera l'objet d'aucune révision. Il reste fixé à 38,5 DA et à 42,5 DA pour la semoule ordinaire et extra respectivement. Mais la subvention ne touche pas le blé dur destiné à la production des pâtes, du couscous et autres dérivés tel que précisé par le décret.
"Le blé dur destiné à la production des pâtes, du couscous et autres dérivés est cédé par l'OAIC aux semouleries au prix non subventionné", est-il précisé. Le second décret executif modifiant et complétant le décret exécutif n°96-132 du 13 avril 1996 portant fixation des prix aux différents stades de la distribution des farines et des pains a maintenu le prix de cession au consommateur du kilogramme de farine ordinaire à 27,50 DA, et celui de cession aux boulangers est maintenu aussi à 2 000 DA le quintal.
L'article 9 bis du décret stipule que "les quantités de blé tendre destinées à la production des farines courantes réservées aux boulangeries, aux collectivités et aux ménages sont cédées par l'OAIC aux minoteries par référence au prix de cession réglementé...", mais il précise que "les quantités de blé tendre destinées aux autres types de farine sont cédées par l'OAIC aux minoteries par référence à leur prix non subventionné".
L'Algérie continue d'importer du blé tendre à raison de plus de 4 millions de tonnes en moyenne annuellement avec une facture moyenne qui s'élève à plus de 1,5 milliard de dollars. Sur le marché, le blé dur coûte environ 4 000 DA le quintal, alors qu'il est cédé aux minoteries à 2 280 DA. La différence est supportée par l'Etat sous forme de subvention directe. Pis encore, ce blé subventionné, notamment celui importé, subit des détournements vers d'autres produits à forte valeur ajoutée.
Les exemples sont légion où les quantités de blé importées par l'Etat sont par la suite détournées pour être revendues après les avoir achetées à un prix subventionné par l'Etat. L'arrêt de la subvention systématique du blé, qui constitue l'un des produits les plus budgétivores en termes de subventions, permettra à coup sûr de soulager le Trésor public.

Saïd SMATI


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