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Fin de la polémique autour de la 3G


Fin de la polémique autour de la 3G
Ce sera la bonne cette fois-ci : la 3G en mode commercial, initialement prévue pour le 1er décembre, est effective depuis hier. Retour sur une polémique qui aura durée plus d'une année. Les trois décrets exécutifs portant approbation de licences d'établissement et d'exploitation d'un réseau public de télécommunications de troisième génération (3G) et de fourniture de services de télécommunications au public, attribuées aux sociétés Algérie Télécom Mobilis, Wataniya Telecom Algérie et Orascom Telecom Algérie ont été signés lundi 2 décembre. Ainsi, les trois opérateurs sont «appelés à mettre en service la3G au profit de leur clientèle dans un délai de quinze jours» à partir de la date de signature des décrets.La 3G a créé la polémique, fait réagir une pléiade d'experts. Certains parlaient de canevas politique, d'autres de raisons sécuritaires, alors que l'entreprise ne s'est pas exprimée sur le sujet. Le président de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, M'Hamed Toufik Bessaï, a fait des reproches aux opérateurs de téléphonie mobile. Intervenant, il y a quelques jours sur les ondes de la Radio nationale, Bessaï a déclaré que l'attitude des opérateurs «frise la mauvaise foi». Selon lui, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) a informé les opérateurs de tous les détails de l'opération, mais que ceux-ci ont joué leur propre jeu.M. Bessaï a aussi tenté de minimiser le report de la 3G, affirmant que c'est «un décalage technique», et non un report, expliquant que c'est une question purement technique et de procédure. Il a assuré qu'il n'y a «aucune considération politique» à l'origine de ce retard. Selon lui, «les procédures ont pris plus de temps que prévu». M. Bessaï a par ailleurs justifié l'exigence d'une puce séparée par les besoins de comptabilité. «Il n'y a pas de licence globale» en Algérie. Pour des licences séparées, il y a des «revenus séparés», une «fiscalité séparée». Pour le moment, a-t-il ajouté, c'est «la seule solution viable sur le plan juridique». Mais, a-t-il affirmé, c'est une solution «momentanée et transitoire», et qu'il sera possible d'aller à un numéro unique à terme. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Zohra Derdouri, a, elle, expliqué dans un long entretien à l'APS, que la téléphonie mobile 3G+ ne pourra pas être lancée le 1er décembre. Elle a ajouté que les trois opérateurs ont, aussi, besoin d'un temps incompressible pour programmer, chacun d'eux, les numéros (3G+) que l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications va leur attribuer. Elle a par ailleurs annoncé que le gouvernement a décidé aussi de lancer d'autres technologies dans le cadre de sa stratégie haut et très haut débit. La téléphonie de quatrième génération (4G) sans fil de type LTE en mode fixe sera, ainsi, opérationnelle en janvier 2014 en Algérie. Dans ce sens, Algérie Télécom se prépare activement pour que cette technologie soit opérationnelle à cette date. Il s'agit aussi pour l'Algérie de lancer la téléphonie mobile de quatrième génération (4G) au début de l'année 2015.Des entreprises pas suffisamment dotées en moyens technologiquesC'est l'un des engagements du gouvernement. Des informations seront données au fur et à mesure de l'avancement de l'étude de ce dossier. Au-delà de la polémique, c'est l'entreprise, indépendamment du secteur dans lequel elle opère, qui est pénalisée par le retard pris dans la mise en service de la 3G. De manière générale, les entreprises qui aspirent à de la technologie pour mieux se développer, quantifient le manque à gagner à cause de la remise au lendemain d'une technologie, tant attendue. Des entreprises suffisamment dotées en moyens technologiques auront tout à gagner dans une économie gagée par la concurrence. Et ce qui est valable pour l'entreprise l'est également pour d'autres organismes, d'autres institutions. Prenons, par exemple, le cas de la sphère commerciale. Le registre de commerce (RC) électronique avance. Le projet du RC électronique est intégré dans le programme de modernisation du système d'information du Cnrc. Il le sera, de manière beaucoup plus harmonieuse, dans le cadre de la 3G, surtout que le Cnrc est doté d'un réseau Intranet qui permet de moduler l'information et de la canaliser entre les différentes structures du Centre, en temps réel. Le réseau Intranet est de nature à assurer le lien entre le Cnrc et les guichets uniques décentralisés relevant de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), un organisme qui a un lien direct avec les entreprises. Aujourd'hui, la société numérique, tous les pays veulent y accéder, c'est de l'ambition légitime. Mais à quel rythme ' Il est vrai que l'Algérie (le cas qui nous concerne) a consacré des sommes colossales au développement des technologies de l'information et de la communication, mais les résultats restent mitigés, en deçà des attentes. Dans les pays à économie libérale, la société numérique s'est fortement développée ces dernières années, et les entreprises qui activent dans le secteur des TIC ont façonné la vie économique : de nouveaux métiers se créent, des compétences y sont formées en fonction des besoins du secteur, des outils de management sont mis en place et des entreprises nouvellement montées font parler d'elles, entrent en Bourse, pendant que d'autres négocient des offres publiques d'achat (OPA)... BlackBerry, par exemple, a annoncé, il y a quelques semaines qu'il renonçait à se mettre en vente, préférant remplacer son directeur général et lever un milliard de dollars(741 millions d'euros) auprès d'investisseurs institutionnels, parmi lesquels son principal actionnaire, l'assureur Fairfax Financial Holdings. Et pendant ce temps, l'action du constructeur canadien de smartphones, en grande difficulté, chutait de plus de 11% en début de séance sur le Nasdaq, à 6,90 dollars. Le groupe a précisé qu'il lèverait des capitaux frais par le biais d'un placement privé d'obligations convertibles, auquel Fairfax souscrira à hauteur de 250 millions de dollars.Pôle technologique en jachèreFairfax avait dévoilé fin septembre dernier une offre de rachat de l'ensemble de BlackBerry au prix de neuf dollars par action, mais il semblait ces derniers jours peiner à boucler le financement de cette transaction. Par ailleurs, Facebook publiait un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 60% sur un an et supérieur aux attentes de Wall Street, grâce à la croissance soutenue de ses activités de publicité sur mobile. L'action du premier réseau social du monde gagnait 9,4% à 53,60 dollars après l'annonce des résultats. La publicité sur mobile a représenté 49% de l'ensemble de ses recettes publicitaires au troisième trimestre, soit environ 880 millions de dollars. Sur la même période, l'an dernier, cette activité, que Facebook venait d'amorcer, n'avait généré qu'environ 150 millions de dollars de chiffre d'affaires. Twitter, lui, a annoncé lundi 4 novembre avoir relevé la fourchette de prix de son introduction en Bourse, l'une des plus attendues de l'année, qui pourrait lui permettre de lever jusqu'à 1,75 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros). Le réseau socialaméricain prévoit désormais de fixer le prix de vente de ses actions entre 23 et 25 dollars, contre 17 à 20 dollars prévus initialement. Il a mis en vente 70 millions de titres. Si le prix d'introduction retenu correspond au plafond de la fourchette, la société sera valorisée à plus de 13 milliards de dollars. L'offre publique de vente (OPV) est assurée d'être intégralement souscrite avant même la fixation de son prix, a déclaré une source proche de l'opération, citée par l'agence britannique Reuters. Cette dynamique dans le monde des TIC est-elle transposable à un pays comme l'Algérie ' Le pays a voulu, par exemple, ériger un pôle de technologie à l'ouest d'Alger (Sidi Abdellah). Il reste cependant que ce projet, présenté au départ comme révolutionnaire, n'a pas été mené à terme. Le pôle dont il est question ne comporte en fait qu'une «petite» plateforme dédiée aux TIC. Pourtant, un panorama d'entreprises devait l'animer. Il n'en est rien, pour l'instant. Les entreprises opérant dans les TIC rencontrent beaucoup plus de problèmes que les sociétés activant dans d'autres secteurs, pour une raison très simple : ce sont des sociétés nouvelles, remplissant des fonctions nouvelles, avec de nouveaux métiers qui nécessitent formation et compétence. Les compétences, les entreprises du secteur des TIC sont allées les chercher, pour pouvoir s'adapter au monde du numérique, créant ainsi de nouveaux besoins dans le marché du travail. Et premier constat : le secteur privé domine le marché du travail. Une reconfiguration du marché a été ainsi opérée.Y. S.


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