Fin de la pandémie et crainte de surcharge des classes: Une rentrée scolaire «moins contraignante» '

Près de 11 millions d'élèves rejoignent, aujourd'hui, les bancs de l'école, à l'occasion de la rentrée scolaire 2022-2023.Ils sont répartis sur 30.000 établissements scolaires à travers le territoire national. Les élèves et les professionnels du secteur reprendront ainsi les cours dans des conditions d‘organisation dites «normales», avec la fin des mesures exceptionnelles qui ont été imposées par les contraintes liées à la pandémie de la Covid-19. Notamment, avec l'annulation du système d'enseignement par groupes et le retour au système d'enseignement habituel.
Le ministre d'Education nationale, Abdelhakim Belabed avait indiqué récemment qu'«en application des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, des mesures ont été prises pour trouver des solutions définitives au problème de poids du cartable scolaire. Entre autres, la mise à disposition de tablettes électroniques au profit de 1.629 établissements, dans une première étape en attendant la généralisation progressive de l'opération à l'avenir».
Dans le cadre des préparatifs, il a été indiqué que pas moins de 3 millions d'écoliers (de la 1re à la 3ème année primaire) bénéficieront, ainsi, d'un 2ème exemplaire du manuel scolaire, un livre téléchargeable d'ailleurs en format numérique.
Pour ce qui est de la langue anglaise, les services concernés ont finalisé l'impression du manuel scolaire dédié à l'enseignement de cette matière, intitulé «My book of English» (mon livre d'anglais), un manuel dont la conception a été confiée au Conseil national des Programmes, et validé par le ministère de l'Education nationale. Distribué par l'Office national des Publications scolaires (ONPS), ce manuel est également disponible «en version braille» pour permettre aux élèves malvoyants d'apprendre cette langue. S'agissant de l'encadrement, le ministère de tutelle a recruté plus de 5.000 enseignants contractuels de langue anglaise. Les diplômés des Ecoles normales supérieures des enseignants (ENS) ont également été recrutés par «voie de détachement».
Parmi les autres mesures pédagogiques prises à cet effet, l'introduction de la filière ‘Arts' pour les élèves de la 2ème année de l'Enseignement secondaire général et technologique, composée d'un tronc commun ‘Arts' et d'un tronc commun ‘Sciences et techniques'.
La filière ‘Arts' qui se déroule sur 2 années d'études comporte 4 spécialités au choix, à savoir : musique, arts plastiques, théâtre et cinéma audiovisuel. Les élèves de 2ème année secondaire orientés vers cette filière étudieront des matières dans le domaine des Arts, en plus des matières habituelles, un parcours devant être couronné par un baccalauréat artistique dans l'une de ces 4 options.
S'agissant des cantines scolaires, le ministre de l'Education avait affirmé récemment que le taux de couverture des établissements scolaires par les cantines avoisinait les 90%, exprimant son attachement à la nécessité d'ouvrir les cantines dès la rentrée scolaire, et de fournir des repas chauds pour les élèves.
Le wait and see des syndicats
Messaoud Boudiba, le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education (Cnapeste) a affirmé à notre journal, à la veille de la rentrée scolaire que son syndicat a instruit tous ses adhérents de relever et de s'arrêter sur le «niveau des préparatifs atteint». En précisant «on saura aujourd'hui, officiellement s'il y a réellement une surcharge importante des classes, un scénario prévisible, mais on se prononcera après avoir des certitudes». Et de poursuivre «on évaluera également le niveau atteint des préparatifs concernant l'introduction de l'anglais en 3ème année primaire et on verra ainsi officiellement ce qui a été fait pour la prise en charge de plusieurs mesures visant à réduire la charge du cartable».
Il dira que son syndicat rassemblera tous les rapports émis par ses adhérents et les cadres de son organisation pour faire une évaluation objective, notamment par rapport aux insuffisances pour pouvoir faire des propositions pour y remédier.
Le porte-parole de l'UNPEF, Abdelouahab Lamri Zegar, a affirmé à notre journal que son organisation syndicale est pour une «rentrée scolaire réussie». Et de poursuivre «nous serons auprès de nos élèves et du personnel du secteur pour réussir cet évènement national». Le porte-parole de l'UNPEF n'a pas caché les craintes de son syndicat quant au problème de la surcharge des classes «prévisible» notamment après l'abandon du système de groupes. Et de regretter le retard dans la remise d'une copie de la mouture de l'avant- projet de loi du statut particulier, ce qui aurait soulagé la famille éducative en cette rentrée scolaire «cette dernière devait être remise au syndicat au mois d'août dernier, mais rien n'a été effectif jusqu'au jour d'aujourd'hui». M. Zegar a affirmé que son syndicat est en contact permanant avec d'autres formations syndicales notamment celles affiliées à la Confédération des syndicats autonomes (CSA), et ce pour organiser des réunions durant lesquelles ils vont discuter et débattre de la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires et la question de la dégradation du pouvoir d'achat.
Il dira, en outre, que l'UNPEF devra ainsi organiser une session de son conseil national au cours de la 2ème semaine du mois d'octobre prochain, où il sera question d'évaluer les points positifs et les points négatifs de la rentrée scolaire. En mettant ainsi le point sur les insuffisances et de proposer des solutions.