Algérie

Fin de la grève du PNC



Les vols de la compagnie aérienne nationale, suspendus depuis lundi en raison d'un mouvement de grève du personnel navigant commercial (PNC), ont repris jeudi dans la soirée suite au communiqué du ministère des Transports. Cette décision fait suite aux propos tenus par le président de République Abdelmadjid Tebboune sur le sujet jeudi lors de la rencontre périodique avec les médias nationaux.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Le ministère des Transports a appelé jeudi, dans un communiqué, au respect de la décision de justice qui a qualifié cette grève d'illégale et à la cessation immédiate de ce mouvement, en faisant prévaloir la sagesse et le dialogue. Ce même communiqué a affirmé « qu'il sera procédé à l'examen des motifs de cette grève, à la définition des responsabilités et à la prise des mesures adéquates à l'encontre des auteurs de cette situation inacceptable ». Cet appel intervient après « l'épuisement de toutes les voies du dialogue entre les parties en litige afin de résoudre les problèmes soulevés et de leur trouver les solutions adéquates en prenant en considération l'intérêt des clients ainsi que celui de la compagnie et de ses employés ».
Toutefois, le ministère n'a pas exclu le droit à la grève garanti par la Constitution et les lois de la République, mettant l'accent sur l'impératif d'exercer ce droit conformément aux dispositions prévues dans les règlements en vigueur.
Contacté hier, le chargé de communication de la compagnie aérienne Air Algérie, Amine Andaloussi, a confirmé la reprise des vols dans la soirée de jeudi « suite à la décision de justice » mais aussi « suite aux déclarations du président de la République » formulées jeudi. Abdelmadjid Tebboune a déclaré que « la grève anarchique est interdite dans certaines infrastructures publiques », précisant que « la grève doit être annoncée au préalable pour permettre aux compagnies aériennes ou aux aéroports de prendre leurs précautions comme informer les voyageurs ». Le premier magistrat du pays a souligné que ces grèves « ternissent l'image du pays, nuisent aux citoyens et entravent leurs affaires ».
Le porte-parole d'Air Algérie a précisé que les sanctions contre les grévistes ont été maintenues, au moment où la direction de la compagnie met en place une cellule de crise et de suivi pour la gestion des vols. Air Algérie a fait appel à un personnel navigant pour assurer les vols, après la mise à l'arrêt de 80 employés, stewards de bord et hôtesses de l'air. Pour sa part, un syndicaliste, qui a préféré garder l'anonymat, nous a déclaré hier : « Nous avons appelé les employés à la reprise du travail suite au communiqué du ministère de tutelle », mais déplorant toutefois que les portes du dialogue avec la direction générale de la compagnie soient restées fermées. « Nous avons déploré la hogra, et c'est la raison pour laquelle nous avons sollicité le dialogue avec les décideurs», a-t-il précisé. Le même syndicaliste persiste à considérer que le mouvement de contestation déclenché lundi dernier n'est nullement une grève mais un « débrayage de quelques minutes », profitant des mauvaises conditions atmosphériques marquées par le brouillard, survenues dans la matinée au niveau de l'aéroport Houari-Boumediène, a-t-il ajouté.
Pour rappel, la compagnie nationale Air Algérie a été paralysée durant quatre jours consécutifs suite à une grève surprise du personnel navigant commercial (PNC) déclenchée lundi, qui met en avant des revendications socio-professionnelles, perturbant tous les départs au programme. Le taux de suivi de la grève surprise du personnel navigant commercial (PNC) évoqué par le SNPNC au deuxième jour était de 80% et 40% des vols programmés ont été annulés. Les sanctions de la DG n'ont pas tardé à tomber : un huissier de justice a confirmé la vacance de postes de travail suite à cette grève et les procédures légales prévues en la matière ont été appliquées à l'encontre de 80 grévistes dont 7 syndicalistes.
A. B.


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