Algérie

Fin de la conférence sur le TNP : Israël sous pression



Fin de la conférence sur le TNP : Israël sous pression
Les 189 pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ont approuvé, à l'arraché, au dernier jour de la Conférence qui a duré un mois à New York, un accord, le premier en dix ans. «Un fort esprit de compromis et de coopération a permis d'aboutir à un accord important pour bâtir un monde plus sûr», déclare M. Ban Ki-moon, dans un communiqué. Cet accord  de 28 pages porte  sur trois axes. Primo,  le désarmement. La France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Chine et la Russie, les cinq puissances nucléaires reconnues, ont accepté d'accélérer la dénucléarisation et de faire le point sur leurs progrès en 2014. Secundo, l'usage pacifique de l'énergie nucléaire. L'accord réaffirme le droit de tous les pays du monde de faire un usage pacifique de l'énergie nucléaire. Tertio, la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Proche-Orient. Une conférence internationale, en présence de l'Iran et d'Israël, sera organisée par le secrétaire général des Nations unies d'ici 2012. Elle aura à  étudier les moyens de dénucléariser la région et à Â  contraindre l'Etat hébreu à  signer le Traité de non-prolifération de 1970 et renoncer à  son arsenal atomique dont il n'a jamais reconnu ni démenti l'existence au nom de sa politique d'«ambiguïté stratégique». L'accord stipule «qu'il importe qu'Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l'AIEA», (Agence internationale de l'énergie atomique). Le mouvement des pays Non-alignés qui a pesé de tout son poids pour imposer cette dénucléarisation du Proche-Orient, inscrite déjà dans la résolution de 1995, assure qu'il fera tout pour «le succès de cette conférence» dont l'objectif sera de montrer du doigt Israël qui dispose, sans le reconnaître, de l'arme nucléaire, et n'a jamais rejoint le TNP. «C'est un pas en avant pour un monde sans armes nucléaires», s'est félicité Ali Asgar Soltanieh, représentant de l'Iran à  l'AIEA. Même les réserves américaines concernant la demande faite à  Israël ne l'inquiètent pas. «Les Etats-Unis sont obligés de suivre la demande de la communauté mondiale, qui est qu'Israël adhère au TNP et ouvre ses installations nucléaires aux inspecteurs de l'AIEA», dit-il. Réalisant que la principale menace pour les Etats signataires n'est plus l'Iran, mais Israël, l'Etat hébreu crie au complot. «Le fait qu'aucune référence ne soit faite à  l'Iran est d'autant plus choquante que l'Agence a divulgué ces derniers mois des informations sur la nature militaire des projets nucléaires iraniens», regrette un haut responsable gouvernemental qualifiant d'«hypocrite» l'accord.  Comme pour tempérer l'enthousiasme des pays arabes et musulmans et rassurer son «gendarme» local qui s'oppose à  la création d'une zone sans armes nucléaires au Proche-Orient tant que la paix n'y règne pas, Washington laisse croire que la tenue de cette conférence n'est pas garantie. «J'ignore si cette conférence aura lieu un jour», avoue Gary Samore, le chargé du dossier des armes de destruction massive à  la Maison Blanche. Benyamin Netanyahu, attendu 1er juin à  la Maison Blanche pour parler du  processus de paix au Proche-Orient, évoquera sûrement cette question avec peut-être un reproche aux Etats-Unis qui ne se sont pas opposés à  l'accord.Pour combler le fossé qui s'était creusé entre les puissances nucléaires, inquiètes de la prolifération, et les pays du Sud, qui veulent plus d'accès au nucléaire civil et un désarmement plus rapide des pays qui ont la bombe, un compromis a été trouvé. Les derniers ont renoncé à  imposer aux puissances nucléaires une date limite pour éliminer leurs ogives  (l'année 2025 était mentionnée). Les puissances ont renoncé quant à  elles à  exiger le renforcement du mécanisme de vérification  des activités nucléaires civiles dans le monde, une mesure que les pays du Sud jugent attentatoire à  leur souveraineté.


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