Algérie

Fin de la campagne électorale



Topographie idéale pour une abstention caractérisée La campagne électorale a pris fin hier. Dans un dernier coup de collier, les leaders des partis politiques ont choisi la capitale pour leurs derniers meetings, sachant l’importance d’Alger dans une consultation électorale. Si on devait tirer un premier bilan de cette campagne, qui a duré une quinzaine de jours, c’est de constater, sans risque d’être contredit, qu’elle aura été des plus ennuyeuse. Que de meetings annulés faute d’assistance! Quel traitement a été réservé par les citoyens aux panneaux d’affichage! Combien de candidats malmenés, voire même agressés lors de leur campagne de proximité! Campagne de proximité: c’est la parade trouvée par la plupart des formations politiques pour éviter l’humiliation des salles vides. Dans certaines localités, les candidats se faisaient tout petits et c’est tout juste s’ils ne demandaient pas pardon de postuler à un mandat électoral. C’est dire un peu dans quel climat s’est déroulée cette campagne sans relief ni profondeur. Pourtant, les leaders de partis politiques, qui ont sillonné le pays de part en part, ont tout fait pour essayer de la rendre attrayante et d’intéresser le citoyen en tenant un discours qui colle à ses préoccupations quotidiennes. Un des thèmes majeurs développé comme un leitmotiv est les prérogatives des élus. Tout le monde convient que le code communal actuel est anachronique et qu’il faut le dépoussiérer dans le sens d’une plus grande compétence pour les élus. Dans leur argumentaire en faveur d’un nouveau code, les candidats ont tenté d’expliquer que les difficultés que vivent les communes et donc les citoyens sont dues au fait que leurs édiles ne disposent pas de leviers leur permettant d’avoir une action et une gouvernance en phase avec les besoins de la population. La corruption a été cet autre thème qui a eu sa part dans les débats. Tous les candidats ont juré d’y mette un terme une fois arrivés au pouvoir. Le syndrome de la fraude a été, lui aussi, très présent dans les discours. Partis et ministère de l’Intérieur se renvoyant, d’emblée, la balle quant à d’éventuelles irrégularités. Le patron du RCD s’est distingué dans ses interventions par des mises en garde contre le phénomène du régionalisme qui, de son avis, menace la cohésion du pays. Mais, la question majeure qui se pose est la suivante: quel impact ont eu tous ces discours sur les électeurs? Des incantations de campagne, déjà entendues, rétorquent les citoyens qui savent que les futurs élus, pas plus que leurs prédécesseurs, ne feront pas mieux. Une fois les lampions de la campagne éteints, les urnes ouvertes, ils s’occuperont surtout de leurs affaires. Et c’est pour cette raison précisément qu’il y a lieu de craindre, encore, un taux d’abstention encore plus élevé que pour les Législatives du 17 mai dernier. En tous cas, les appels pathétiques des responsables de partis pour un vote massif témoignent, d’ores et déjà, de leur appréhension quant à une nouvelle claque jeudi prochain. A moins que l’on ait déjà fixé au ministère de l’intérieur un taux de participation qui situerait ces élections à un niveau de participation «politiquement correct». En attendant, le suspense est de mise.


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