Le président de la République Abdelmadjid Tebboune vient de remettre les pendules à l'heure pour ce qui est de la domiciliation des chaînes TV algériennes de droit privé. À l'issue du Conseil des ministres de dimanche dernier, le chef de l'Etat vient de mettre l'accent sur «l'impératif de domicilier les chaînes de télévision à contenu algérien avant la fin de l'année en cours, et ce, en coordination avec l'entreprise de télédiffusion d'Algérie (TDA)». Le souci premier étant de «lutter contre le transfert illicite de devises de manière déguisée», a souligné le Président. Deux paramètres devront primer lors de la création de ces établissements audiovisuels, à savoir «la détention de la nationalité algérienne et de l'expérience professionnelle». Cette mesure est également suivie par une autre, à savoir la mise en place d'un Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie du journalisme, qui définira les concepts des catégories professionnelles du secteur de l'information, et tranchera sur la différence entre les questions de déontologie et celle de droit pénal. Il y a lieu de signaler que le ministre de la Communication avait annoncé le 16 août écoulé, que «la finalisation des procédures de domiciliation de ces chaînes à la TDA, qui seront définitivement de droit algérien, devra être parachevée courant février 2023». En attente de régulation, les chaînes de télévision privées ont évolué, des années durant, à l'ombre d'une réglementation qui faisait défaut. Nées au lendemain des événements du printemps arabe en 2011, les chaînes TV privées algériennes avaient, de prime abord, la mission d'arracher et de capter un audimat algérien, complètement absorbé et obnubilé par le paysage médiatique arabe dans toute sa panoplie idéologique, politique et ségrégationniste. Aujourd'hui, avec la volonté affichée par les pouvoirs publics de donner un coup de pied dans cette fourmilière, les choses semblent connaître de nouveaux horizons prometteurs, tant pour les patrons de télévisions privées, que pour les journalistes et les différentes catégories professionnelles y évoluant. Malgré la mise en place de ce qui peut s'apparenter à un cadre juridique en place, à travers la promulgation en 2014 de la loi sur l'audiovisuel, la mise en place de l'autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), la situation de ce secteur est restée telle quelle. Beaucoup de zones d'ombre persistent encore, notamment sur le plan du financement, des règles déontologiques à observer et du cahier des charges à suivre scrupuleusement. Il y a également ce volet de grande importance relatif à la situation socio-professionnelle des différentes catégories professionnelles évoluant dans ce secteur, dont les journalistes a priori, qu'on peut qualifier de très précaire. En effet, les exemples ne manquent pas au sein de ces nouvelles chaînes de télévision privées où les caméraman, journalistes et autres techniciens sont exploités à outrance, parfois sans salaires pendant des mois, et aucuns droits sociaux. Autant dire que c'est un domaine de non- droit par excellence.
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Posté Le : 30/08/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com