Algérie

fin de cavale pour le colonel Senoussi Abdallah



L’ancien chef des services de renseignement libyens du temps de Mouammar El Gueddafi, le colonel Abdallah Senoussi, qui était en fuite depuis une année, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Nouakchott, en Mauritanie. Recherché par la Cour pénale internationale (CPI), l’ancien bras droit du dirigeant libyen a été arrêté par la police mauritanienne au moment où il arrivait de la ville marocaine de Casablanca par un vol régulier. Une source des services mauritaniens de sécurité a précisé qu’il voyageait avec «un passeport malien falsifié». Jusqu’à hier, on ignorait encore les intentions du gouvernement mauritanien à son égard, en particulier s’il allait ou pas être livré à la CPI. La Mauritanie, rappelle-t-on, n’est pas signataire du statut de Rome portant création de la CPI et n’a en théorie pas l’obligation de lui livrer Senoussi. La CPI avait émis un mandat d’arrêt à son encontre le 27 juin 2011, l’accusant d’avoir, «par l’intermédiaire de l’appareil d’Etat libyen et des forces de sécurité libyennes», commis «des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité» dès le début de la révolte anti-El Gueddafi, à la mi-février 2011, en particulier à Tripoli, Benghazi et Misrata. «Il y a des motifs raisonnables de croire que, du 15 février 2011 au 20 février 2011 au moins, à Benghazi en particulier, la population civile a été victime d’actes inhumains commis par les forces de sécurité sous le commandement d’Abdallah Senoussi», ajoute la CPI dans son mandat d’arrêt. Paris réclame son extradition Si Senoussi - qui est par ailleurs le beau-frère de l’ancien dirigeant libyen - a des chances de ne pas finir ses jours dans les geôles de la CPI, il est peu probable en revanche qu’il échappe aux griffes de la justice française ou libyenne qui, dès son arrestation, ont demandé chacune de son côté son extradition. La présidence française a ainsi déclaré qu’elle réclamerait «dans les prochaines heures» que lui soit livré l’ex-responsable. «Abdallah Senoussi fait en effet l’objet d’un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui a coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français», a expliqué l’Elysée. Il est fort possible néanmoins que le gouvernement mauritanien décide de livrer Senoussi à la France pour la remercier de son aide apportée dans la lutte antiterroriste. Si c’était le cas, Nicolas Sarkozy aurait toutes les raisons de sabler le champagne puisqu’il pourrait trouver là une occasion d’exploiter le cas Senoussi pour sa campagne, histoire de grignoter quelques points dans les sondages. Pour se donner le temps de la réflexion et, sans doute aussi, éviter les éventuelles pressions, les autorités mauritaniennes ont annoncé qu’elles allaient d’abord enquêter sur l’ex-chef libyen des services de renseignement avant d’examiner une demande d’extradition. La Mauritanie «associera Interpol à l’enquête entamée» concernant Senoussi et «c’est au terme de cette enquête que le gouvernement examinera les éventuelles demandes d’extradition venant de Tripoli ou d’ailleurs», a indiqué à la presse une source sécuritaire mauritanienne. Aujourd’hui âgé de 62 ans, Senoussi a longtemps été chef du renseignement militaire de Libye, l’«un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime», selon la CPI. Des sources de sécurité nigérienne et malienne avaient affirmé, en octobre 2011, qu’Abdallah Senoussi, introuvable depuis la chute de Tripoli en août 2011, était passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes. Un mois plus tard, en novembre, le nouveau régime libyen avait annoncé son arrestation dans la région de Sabha, dans le sud de la Libye. Mais aucune image de lui n’avait été diffusée. Abdallah Senoussi est resté fidèle à Mouammar El Gueddafi jusqu’au bout. Le 21 août 2011, jour de l’entrée des rebelles dans la capitale, il était venu parler aux journalistes étrangers à Tripoli, en accusant «les renseignements occidentaux et l’OTAN de travailler côte à côte avec Al Qaîda pour détruire la Libye».

 


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