Algérie

Fin de calvaire pour 750 familles de la cité-bidonville Bessif



Fin de calvaire pour 750 familles de la cité-bidonville Bessif
Rares étaient les habitants parmi ceux de la cité Bessif, ce bidonville spectaculairement érigé en 1990 au bord de l'oued, qui auraient cru qu'un jour les pouvoirs publics locaux daigneraient les reloger. Non pas parce que leur tour tarderait à venir en raison de la file d'attente mais beaucoup plus parce que jusqu'à une certaine période ces mêmes pouvoirs publics locaux avaient décidé de ne pas bouger le petit doigt pour des individus qui ne cachaient pas leur sympathie au parti dissous. D'ailleurs, comme son nom l'indique, la cité Bessif a été bâtie en opposition à toutes les normes possibles concernant l'habitat. Le terrain d'autorité occupé et validé par l'APC, à majorité politique du parti dissous, était situé sur un cours d'eau (oued Boumerzoug) qui grossissait spectaculairement dès que les chutes de pluie se faisaient plus insistantes et compactes. Un cours d'eau qui servait non seulement de déversoir à tous les produits chimiques possibles d'unités industrielles mais également des eaux usées domestiques, des évacuations résiduelles de près d'une trentaine de station de lavage, graissage.
Convaincus de ne pas être délogés manu militari d'un coté et jugeant plus opportun d'éviter tout affrontement avec une population dont le mécontentement serait politiquement exploité à toutes les fins possibles et ce jusqu'à l'émeute, les pouvoirs publics ont préféré ne pas s'attaquer à un sujet brûlant se rattrapant toutefois en donnant consigne à toutes les directions de l'exécutif d'isoler la dite population et avec la ferme résolution de ne jamais les reloger quelles qu'en soient les circonstances.
Bien entendu, à chaque évacuation de bidonville, le relogement des habitants de la cité Bessif était remis sine die sans argument, pour ne pas dire totalement ignorés parce que non inscrit et pour cause les raisons précédemment évoquées. La consigne a donc été respectée de bout en bout et aurait pu perdurer d'une manière illimitée si la décision née de la volonté politique présidentielle d'éradiquer l'habitat précaire et les bidonvilles n'avait été inscrite comme objectif essentiel dans les engagements pris par le candidat-président après son premier mandat.
C'est donc près d'un quart de siècle après sa naissance que la cité Bessif a été définitivement rasée et les 750 familles recensées affectées à la nouvelle ville Ali-Mendjeli au cours du mois de janvier passé.
Soulignons que la priorité a été donnée à l'éradication des bidonvilles à partir de la fin de l'année 2012, les opérations se poursuivant jusqu'à ce que ne subsiste plus aucun de ce genre de ghetto, véritable plaie. Même s'il en existe encore qui ne semblent pas déranger pour le moment les pouvoirs publics en raison de l'anonymat dans lesquels ils se trouvent, en ce sens qu'ils sont à la périphérie de la ville et parfois, étrange et tragicomique paradoxe, en bordure de cités résidentielles sinon de villas cossues.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)