Algérie

Films libanais à la Quinzaine des réalisateurs



L?Orient underground La Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes a accueilli deux films de réalisatrices libanaises : Caramel de Nadine Libaki et Un Homme perdu de Danielle Arbid. Deux jeunes femmes qui portent un regard sur l?Orient underground où les désirs d?émancipation côtoient les contraintes sociales. Le premier film fait un zoom sur des femmes de tout âge, clientes dans un institut de beauté de quartier, qui livrent leurs émotions à des employées attentives. A Beyrouth, comme chez nous d?ailleurs, ce lieu se prête volontiers aux confidences et dévoile le vrai visage de la féminité autant que sa condition dans la société. Pour son premier film, Nadine Libaki, 32 ans, explique sa vision à l?AFP : « Même si le Liban paraît moderne et ouvert, l?attachement aux traditions reste très fort. Le regard de l?autre demeure pesant, tout comme le poids du remord, de la culpabilité. Les femmes cherchent leur identité. J?ai voulu parler de ce combat. » Dans le salon Si Belle, ce sont des femmes qui se débattent, pour surmonter des situations dramatiques par la dérision. Pas rebelles mais pas entièrement soumises, ces femmes rusent pour arriver à leurs fins. Elles s?adaptent à certaines situations et c?est avec souplesse qu?elles contournent des obstacles. A travers Caramel, la réalisatrice essaye de démontrer que dans ces sociétés, la révolte n?est pas toujours la meilleure solution. Sa caméra, pudique, capte des caresses, des regards et des frôlements. Tout n?est pas dit explicitement, mais habilement suggéré. Le deuxième film, Un Homme perdu, est plus audacieux. La réalisatrice Danielle Arbid, 37 ans, qui est à son deuxième long métrage après plusieurs documentaires et courts métrages, est beaucoup plus directe. Depuis son départ à 17 ans d?un Liban où elle se sentait « enfermée », elle mène une rageuse quête de soi. Dans son film et à travers les pas de deux jeunes hommes, également en rupture de ban, la réalisatrice révèle une autre facette de sa société nocturne, celle des boîtes de nuit, des bars et des hôtels douteux, où les tabous et la pudeur sont des non-sens. L?Orient underground dans toute sa « splendeur », mais loin de toute vision exotique. Le cinéma libanais est à la croisée des chemins. Les films de ces deux jeunes réalisatrices, qui ne sont qu?un exemple parmi tant d?autres, dévoilent un peu plus un cinéma riche et vivant. En pleine mutation aussi. Les jeunes cinéastes, qui ont beaucoup de messages à véhiculer, bousculent toutes les barrières, notamment financières, et font preuve d?une immense créativité.


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