Filles mères

Epineux et délicat problème depuis toujours, le cas des enfants privés de familles, auquel inconditionnellement s'associe la situation des filles mères, revient à la charge. Ces dernières, par la force de la loi édictée par une société intolérante et peu regardante à l'égard des femmes qui, un jour, ont « fauté », laissent leur progéniture au sort qui les attend, le corps et le c?ur endoloris par cette séparation forcée. Il y a des cas où le mariage qui se fait par la Fatiha, connait le même destin. La femme se retrouve avec un enfant qu'elle est contrainte d'abandonner devant le forcing des parents et ce, après que le mari a abandonné la femme. Des enfants sans nom patronymique, qui héritent d'un nom composé, ne peuvent passer inaperçus et sont vite repérés comme des cas à part. Des femmes ont parfois donné leur nom à leur enfant qu'elles abandonnent à l'hôpital, ou qu'elles reviennent chercher après réflexion. Avec ce courage exemplaire de devoir affronter société, loi et avenir, des filles mères ont choisi, malgré tout, de garder leur enfant. A celles-ci, le ministère de la Solidarité, avait initié l'octroi d'une pension d'aide d'un montant de 10.000 DA. Initiative à laquelle un tôlé général a répondu, arguant que c'est un encouragement à la dépravation. L'AEEFAB, elle, a soutenu son encouragement à ces filles mères, en les assistant dans l'éducation de leur enfant, dans cette antenne qui leur a été affrétée, le temps qu'elles trouvent un travail et se prennent en charge. Ici, un clin d'?il sur les conditions de ces femmes et enfants, des tranches de vie qui prêtent à réflexion, parfois au sourire de ce nouveau-né sous X recueilli dans un foyer, ou celui de cette famille qui souffre de ne pas en avoir. La kafala fait, depuis les années 1980 son petit bonhomme de chemin mais il reste tant à faire...