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Filière textile
L'Algérie importe 96% de ses besoins en textile, l'équivalent de plus de 3 milliards de dollars; un secteur qui représente néanmoins des potentialités énormes qu'il faut exploiter pour relancer cette filière. Des chiffres qui indiquent clairement la faiblesse de la filière du textile dont la contribution au PIB représente quelque 0.15%. Bien évidemment, que la relance du secteur du textile se fera en commençant par la reconquête du marché local qui exprime une demande globale autour de 4 milliards de dollars américains. A cela s'ajoute la dynamique démographique entre 800.000 et un million de naissances par an et donc un premier gisement de 40 millions de consommateurs représentant un potentiel d'import-substitution pour l'ensemble de la filière textile ".En effet, au cours des 30 dernières années, la filière textile en Algérie, très dynamique en son temps, et employant une main-d'?uvre particulièrement importante, aura perdu près des trois quarts de ses parts de marché, au bénéfice de tissus et articles de confection ramenés de l'étranger.En dépit de ce constat, le Secrétaire général de la Fédération des textiles et des cuirs, M. Amar Takjout, reçu, hier, à l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, considère que le textile devrait occuper une place prépondérante au sein de l'économie nationale, parce que fort pourvoyeur d'emplois et entretenant des liens avec d'autres secteurs économiques, à l'exemple de ceux de l'agriculture et de l'élevage, en particulier. Pour lui, il s'agit d'être clair : " où bien on met les moyens, qu'on accompagne en matière de création d'entreprises productives, ou bien on continue à importer ". L'intervenant signale, cependant que les choses vont commencer à bouger, en 2017, moment de l'entrée en production de la filature du méga projet textile de Relizane, réalisé en collaboration avec un partenaire turc, dont il annonce qu'il commencera à exporter pour 2 milliards de dollars de fil, chaque année. Il annonce, d'autre part, que l'usine de Relizane commencera à produire, vers la fin de cette année, quelque 30 millions de mètres linéaires de tissu destiné à la confection de 12 millions de jeans/an, dont, 60% des quantités, ajoute-t-il, sont destinées à être exportées. Il ajoute que ce complexe industriel commencera à produire 12 millions d'articles de bonneterie, précisant que dans une première phase il emploiera 10.000 salariés, un chiffre, dit-il, qui sera porté à plus de 25.000, à fin 2018. Du sort des quelque 400 entreprises textiles, publiques et privées, réparties à travers le pays, existant par le passé, l'invité répond qu'elles sont " en pleine capacité de production ", ajoutant qu'elles emploient un effectif total de 50.000 ouvriers. " Avec le projet de Relizane, assure-t-il, " on va aller vers une satisfaction de 10 à 15% du marché " national.Pour l'intervenant, la relance de la filière textile en Algérie reste tributaire de l'organisation en profondeur de l'économie, la réactivation des unions professionnelles par secteur ainsi que la redynamisation des activités des chambres de commerce. Il ajoute que les partenariats public-privé représentent un réel levier de croissance pour le secteur ; aussi, l'initiation aux métiers du textile par le biais de la formation, constitue une des directives à prendre en charge en priorité.Pour sa part le président du groupe textile et cuirs, Amar Takjout relève les difficultés que rencontrent les opérateurs du secteur du textile. Il cite le déséquilibre fiscal entre l'importation de la matière première et l'importation du produit fini "je prends à titre d'exemple un producteur local qui importe de la matière première qui est le tissu pour la confection de chemise.Ce dernier est soumis à des taxes qui sont supérieurs à celles imposés à un importateur de chemise. Non seulement que le producteur paie des taxes plus élevés mais il doit aussi faire face à la concurrence d'un produit importé" en quantité. "Cette incohérence dans le système décourage les producteurs locaux", souligne, Amar Takjout. En matière de perspective de développement du secteur du textile, Amar Takjout estime qu'il faut avant tout réorganiser le secteur. "Nous ne pouvons pas encourager les industriels à nouer des partenariats si ces derniers ne se connaissent pas". Il ajoute "nous n'avons aucune visibilité sur le nombre d'entreprises de textile à travers le pays, une fois qu'un recensement des entreprises du secteur sera fait, on pourra réunir ces acteurs dans une fédération nationale ou une union professionnelle afin d'identifier les contraintes et mettre en place des mesures pour y remédier".


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