Le potentiel et les disponibilités naturelles ne semblent pas suffire à la filière oléicole pour se défaire enfin d’une «traditionalisation» des mœurs et des pratiques.
C’est vrai que la filière a enregistré quelques avancées, ici et là, mais comparativement à d’autres wilayas du pays, elle reste tout de même en deçà des espérances. D’abord, il faut savoir que le plus gros des oliveraies date de la période coloniale, avec une moyenne d’âge dépassant les 60 ans.
On note également que 70 % des superficies se cantonnent toujours dans des régions montagneuses et difficilement accessibles. C’est vrai que beaucoup d’efforts ont été accompli pour régénérer, greffer et surtout planter des centaines d’hectares.
Mais il est faut dire aussi que plusieurs bénéficiaires auxquels l’Etat a planté, presque gratuitement des centaines d’hectares laissent ces nouvelles oliveraies à l’abandon et sans entretien.
Selon les services agricoles, les superficies occupées par l’oléiculture ont atteint 16.067 ha. Pour se faire une idée de l’accroissement en termes d’espace, il faut juste savoir qu’en 1990, les oliveraies n’occupaient que 4.540 ha. Cette situation devrait, en principe booster la filière, mais ce n’est pas si évident que les chiffres laissent apparaitre. Aujourd’hui, seule la moitié des oliviers plantés est en production. Le reste le sera dans quelques années à venir.
Pour le moment, les services agricoles tablent sur plus de 270.000 quintaux d’olives. Ces estimations faites en fonction des réalités du terrain paraissent légèrement moindres par rapport à la production de la campagne de l’année précédente, où Skikda avait comptabilisé 295.000 Qx, avec une production en huile qui avait avoisiné 6 millions de litres.
Pour la campagne en cours, les mêmes services estiment que le rendement en huile devrait dépasser 6 millions de litres. Les taux de production et de rendement de la filière oléicole dans la wilaya semblent souvent vaciller. On relève même une tendance à l’irrégularité. Une simple comparaison entre l’année en cours et celle de 2010 suffit à démontrer ses disparités.
Les effets du gaulage
En 2010, la filière avait réussi à produire 287.910 Qx d’olives sur une superficie de 5.700 ha. En 2015 et avec des superficies plus importantes, on prévoit, au niveau des services agricoles que la production devrait être de 270 540 Qx.
Ce fait est expliqué par les rendements à l’hectare. En d’autres termes, on explique que la production en olives ne doit pas se faire en termes de superficie mais plutôt de rendement de l’olivier.
«Pour cette année, le rendement à l’hectare est de 28 Qx. En 2010 il était de 45 Qx».
On explique également que l’oléiculture locale subit encore de plein fouet les effets du gaulage (le fait de battre les branches de l’olivier avec des bâtons pour cueillir les fruits). Au niveau des services agricoles, on juge que ce procédé de cueillette mine considérablement les bourgeons qui devraient fleurir l’année d’après. C’est d’ailleurs cette pratique néfaste qui a fini par s’incruster dans les mœurs des cultivateurs.
Ces derniers croient, dur comme fer, que la production des oliviers doit obligatoirement s’alterner d’année en année. Le seul remède contre ce fléau reste la mécanisation de la cueillette, comme cela se fait en Tunisie, à titre d’exemple. Seulement, on sait que plus des 75 % des oliveraies en production à Skikda sont toutes concentrées dans les montagnes accidentées, chose qui ne facilite pas le recours à la mécanisation.
En attendant, et quelle que soit la production en huile, bonne ou mauvaise, on sait que le prix du litre, lui, ne devrait pas baisser pour autant.
Photo: Des centaines d’hectares d’oliveraies sont laissées sans entretien
Khider Ouahab
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Posté Le : 28/11/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : elwatan.com du jeudi 26 nov 2015