Algérie

Filière lait Des mesures pour développer la production



Filière lait Des mesures pour développer la production
Des 'synergies fertiles" entres des industriels et des agriculteurs sont semées. Beaucoup d'initiatives sont engagées et commencent à porter leurs fruits, a indiqué, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, à l'ouverture d'une rencontre sur 'synergies fertiles", organisée en partenariat avec la fondation Filaha Innove au Palais des expositions de la Safex à Alger. 'De nombreux opérateurs, qui ont pris conscience du formidable potentiel existant dans le développement d'un partenariat harmonieux entre l'agriculture et l'industrie, se sont rapprochés et ont commencé à jeter les bases d'une coopération fructueuse entre les deux parties", a affirmé le président du FCE. M. Hamiani souligne que la sécurité alimentaire de l'Algérie passe par 'la mise en place de conditions indispensables pour assurer le développement simultané du secteur agroalimentaire et du secteur agricole, dans le cadre d'un partenariat organisé". Le mouvement est, certes, amorcé, mais 'il y a encore beaucoup de progrès à faire", a reconnu le président du FCE, rappelant certaines propositions faites par l'organisation patronale, lors d'un colloque sur la sécurité alimentaire tenu en avril dernier, pour parvenir à couvrir par la production locale 70 à 80% des besoins nationaux en lait, autrement dit, à doubler quasiment en l'espace de sept à dix années le niveau actuel de la production nationale. Selon Abdelhamid Soukehal, expert en Algérie, la production laitière est fournie par 4 espèces animales : vaches (950 000 têtes), chèvres (2 500 000), brebis (13 500 000) et chamelles (185 000). Le nombre total d'éleveurs est estimé à 775 000. Le capital zootechnique laitier par habitant est très faible (1 vache pour 40 habitants), une chèvre pour 15 habitants, une brebis pour 3 habitants et une chamelle pour 200 habitants. La production laitière est évaluée à 2,5 milliards de litres, mais 1,5 milliard de litres sont autoconsommées. Un milliard de litres seulement sont commercialisés. 700 millions uniquement passent par des laiteries. Sur les 950 000 vaches, 300 000 sont sélectionnées de race d'importation, 320 000 têtes sont de races croisées ou métissées avec les bovins d'importation et 330 000 têtes de races locales 'brune de l'Atlas". Le bilan 2012 des éleveurs laitiers conventionnés avec les laiteries et l'Onil pour recevoir la subvention de l'Etat de 12 DA par litre de lait cru produit fait ressortir 32 000 éleveurs avec 227 000 vaches laitières, soit une moyenne de 7 vaches par éleveur. Les quantités primées ont été d'environ 700 millions de litres, soit toujours 3 000 litres par vache et par an (10 litres/j). Les rendements économiques de 3 000 litres par vache et par an sont, de moitié, inférieurs aux rendements génétiques minimum (6 000 litres par an) des vaches sélectionnées importées, avec donc des coûts de production plus élevés et une moindre rentabilité. Avec 7 vaches par éleveur en moyenne, l'élevage laitier est structurellement déficitaire, il doit être modernisé en urgence avec d'importants investissements en bâtiments, en équipements d'élevage, en animaux reproducteurs sélectionnés pour disposer d'étables de plus de 50 vaches. Pour Abdelhamid Soukehal, la contrainte principale actuelle de la production laitière est d'abord l'insuffisance en ressources fourragères que ce soit sous formes de pâturages ou prairies, ou bien de cultures fourragères en sec ou en irrigué. Les superficies fourragères, soit environ 785 000 ha, ne couvrent que 9% de la superficie agricole utile qui est de 8 500 000 ha. Plus de la moitié des besoins énergétiques et plus des deux tiers des besoins protéiniques, matières azotées, du cheptel sont couverts par des aliments concentrés. M. Soukehal indique que pour atteindre les objectifs d'autosuffisance normative de l'Organisation mondiale de la santé, il faut multiplier par 3,5 la production marchande actuelle, c'est-à-dire une production collectée par le circuit industriel qui doit donc passer de 1 milliard de litres à 3,6 milliards de litres sur une période décennale. Il faut arriver à un effectif de 600 000 vaches de races sélectionnées avec un rendement moyen de 6 000 litres par an. Puisque c'est impossible de les importer en totalité, il faut créer des pépinières de génisses.
M. R.
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