Algérie - Revue de Presse

Filière lait : Des collecteurs dénoncent une concurrence déloyale


Une vingtaine de jeunes diplômés (vétérinaires et agronomes) ayant acquis depuis 2005, dans le cadre du programme agricole PNDA et par le biais du leasing (location avec option d'achat), du matériel roulant pour la collecte de lait cru de chez les producteurs, sont, depuis quelque temps, inquiets pour leur avenir. La raison : un certain monopole, exercé selon eux, par quelques opérateurs de la filière lait et qui commence à s'installer de manière déloyale dans une wilaya considérée comme un véritable bassin laitier. En effet, ces jeunes collecteurs de lait cru, formés par la DSA de Blida, et qui n'exercent pas d'autres métiers, ont vu leur part de marché se réduire à cause, déplorent-ils, de certains transformateurs de lait, lesquels négocient avec les éleveurs, en leur offrant plusieurs avantages, pourvu qu'ils récupèrent directement leur production de lait (octroi de primes en plus'). Cela est pourtant illégal, d'après leurs dires, puisque chacun doit s'occuper uniquement de sa propre tâche. « L'éleveur est un producteur de lait, l'usine transforme ce lait. L'intermédiaire entre les deux est le collecteur qui est censé être du métier.Si cela n'est pas respecté, l'on risque de devoir plier bagages et être mis au chômage », s'indigne un groupe de jeunes collecteurs de lait. Nos interlocuteurs nous ont fait savoir que dans ce cas, le transformateur prend deux primes au lieu d'une, une pour la transformation du lait et l'autre pour sa collecte. « Une usine, qui est notre principal client, avait pu récupérer, grâce à nous, toutes les adresses des éleveurs avec lesquels on entretenait des relations depuis plusieurs années. Nous avons tout fait pour les fidéliser, surtout dans les moments difficiles et ils viennent d'être détournés de façon déloyale. Les transformateurs devaient au moins commencer par les nouveaux éleveurs et nous laisser nos anciens clients », se plaignent-ils. Actuellement, nos interlocuteurs évoquent une baisse de 50% de leur chiffre d'affaires et considèrent que leur métier est en danger. Ils interpellent les pouvoirs publics pour qu'ils réorganisent la filière lait et pour qu'ils mettent fin aux pratiques déloyales en ce domaine.
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