Algérie

Filière lait dans la wilaya de Blida : Les éleveurs mis à mal



Filière lait dans la wilaya de Blida : Les éleveurs mis à mal
Le nombre des éleveurs, qui dépassait les 1000 au début des années 2000, a nettement reculé ces dernières années. La situation de la filière lait dans la wilaya de Blida, au c'ur de la Mitidja, autrefois réputée pour son important bassin laitier, n'est guère reluisante. Si, selon les normes internationales, une vache laitière produit au minimum 20 litres de lait cru chaque jour, le capital bovin de la wilaya de Blida, qui compte 8377 vaches, ne produit quant à lui que 116 502 litres/jour, soit une production quotidienne de 13l par vache. Près de la moitié de cette production va directement chez les 21 collecteurs que compte la wilaya. Selon la direction locale des services agricoles, le nombre des éleveurs qui dépassait les 1000 durant le début des années 2000, a nettement régressé ces dernières années pour n'atteindre aujourd'hui que 700 éleveurs, dont 400 adhérant au programme de collecte. Interrogés, des éleveurs font état de plusieurs problèmes qui freinent leur activité et réduisent ainsi la production. Mis à part la cherté de l'aliment, ces difficultés sont essentiellement liées au déficit du fourrage dû au manque de terres agricoles.Un phénomène préjudiciable pour le secteur, ce que confirment les services agricoles de la wilaya, affirmant que 80% des élevages sont menés en hors sol. « Les superficies réservées à la production fourragère ' 3835 ha répartis entre vert et sec ' restent insuffisantes pour couvrir les besoins du cheptel. Devant cette situation de déficit, les éleveurs se rabattent sur l'utilisation de sous-produits d'origine végétale et sur les concentrés dont les apports dépassent parfois les normes zootechniques », dira Guenis Messaoud, directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Blida. Attisant la grogne dans les rangs des éleveurs, cette situation pousse certains d'entre eux à abandonner complètement la filière pour investir d'autres secteurs moins coûteux et plus lucratifs. A ce sujet, un jeune éleveur de Mouzaïa nous dira avec amertume : « Généralement, les terres agricoles sont abandonnées ou carrément bétonnées. Nous entendons souvent parler de la récupération des terres agricoles qui ont été cédées dans le temps aux EAC et EAI, mais nous n'avons jamais vu ces terres cédées à de jeunes éleveurs qui veulent investir dans cette filière. »Ce même éleveur ne manque pas de dénoncer la bureaucratie qui étouffe les différents programmes initiés par l'Etat, ainsi que le rejet des dossiers de crédit par les banques. A ce sujet, le directeur des services agricoles de la wilaya nous dira en guise de conclusion : « En termes de subventions, nous avons une enveloppe trimestrielle de 210 millions de dinars, dont 30% sont déboursés pour le soutien des investissements et des primes accordées à la filière lait. Ces primes sont versées afin d'inciter les éleveurs à intégrer le lait cru à la transformation et au conditionnement. »


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