Algérie

Filière lait à Souk Ahras : Le temps des vaches maigres



Filière lait à Souk Ahras : Le temps des vaches maigres
Les carences avérées dans le circuit production-collecte-distribution, font que cettefilière reste prisonnière de méthodes de gestion obsolètes. Avec plus de 45 000 vaches et une capacité de production qui dépasserait la moyenne de 160 millions de litres/an, Souk Ahras n'a pas encore réussi à stabiliser sa production laitière, ni à tirer profit de ses atouts naturels dansle domaine.En 2009, son objectif qui devait tourner autour des 25 millions de litres a eu du mal à dépasser la moitié de cette quantité à cause des carences avérées dans le circuit production-collecte-distribution, encore prisonnier de méthodes de gestion obsolètes et du manque de suivi.Le président de la coopérative agricole des services (CAS), Khellil Rouaïnia, imputera le préjudice, estimé à 10 millions de litres, à plusieurs facteurs, notamment à des éleveurs et producteurs dont la seule raison d'être se résume dans les subsides et subventions de l'Etat, au manque de centres de collecte et leur concentration dans des régions limitées ainsi qu'aux lenteurs constatées lors de la remise de la prime de soutien au profit des producteurs. Une année auparavant les experts qui avaient participé au forum régional de la production laitière, tenu au mois de mars 2008, avaient insisté sur la mise en application d'un système de gestion qui tiendrait compte d'une promotion multisectorielle des lieux où se trouve le plus grand nombre d'éleveurs.La création de plusieurs centres de collecte, l'amélioration de l'état des routes, des mesures d'allègement bancaires, fiscales et administratives, le lancement d'une usine de production de lait pasteurisé, des facilités dans l'attribution de camions frigorifiques, un travail de sensibilisation et de formation destiné aux populations vivant à proximité des foyers d'élevage, ont été les principales solutions préconisées par les intervenants lors de ladite rencontre. La situation n'a pas changé d'un iota et la filière, normalement, pourvoyeuse de postes d'emploi et partenaire économique incontournable, est encore figée face à l'apparition d'affairistes convertis en producteurs.Mise sous scellés d'un centre de distributionPreuve en est, les services de la gendarmerie nationale ont récemment mis sous scellés un centre de distribution de lait en sachet implanté dans la commune de Zaârouria et dépendant d'une laiterie, dont le siège principal est situé dans la wilaya de Annaba, pour exercice d'activité commerciale illégale et évasion fiscale, apprend-on de source sûre.Le dossier de l'enquête, transféré au parquet de Souk Ahras, contient des détails sur les procédés frauduleux utilisés par les responsables de cette usine, dont le lancement remonte à deux années. Avec un dossier administratif non conforme aux procédures légales et une gestion sans support juridique, le centre de distribution en question est à l'origine d'un préjudice financier estimé à plusieurs millions de dinars, cumulés sous forme d'évasion fiscale.Le responsable commercial de l'entreprise, convoqué en tant que témoin par les enquêteurs, a dénoncé le caractère illégal de l'entreprise qui avait élu domicile dans les locaux d'une ancienne briqueterie abandonnée.Par ailleurs, la direction des services agricoles (DSA)et la direction du commerce et des prix (DCP) ont procédé, la semaine dernière, à la saisie de 3 380 l de lait cru impropre à la consommation chez un important collecteur de Aïn Seynour, dans la commune de Mechroha. Un procès-verbal d'infraction a été établi par les membres de la commission et le dossier, renforcé par les résultats des analyses de laboratoire, a été transféré à la justice. Lors de cette même visite d'inspection inopinée, 350 autres litres de lait ont été saisis chez un autre collecteur pour la même raison. C'est dire les tourbillons dans lesquels est agitée cette filière.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)