Algérie

Filière lait à Mila : Manque d'intérêt pour la transformation du lait cru



Filière lait à Mila : Manque d'intérêt pour la transformation du lait cru
Alors que de grands bassins laitiers existent sur le territoire de la wilaya, des quantités importantes de lait de vache ne sont pas récupérées. Des dysfonctionnements sont générés par les restrictions et la répartition inéquitable de la poudre de lait importée. La pérennité de la filière lait et son indépendance graduelle vis-à-vis de l'importation massive de la poudre passent nécessairement par l'optimisation de l'intégration du lait cru. Si la laiterie Grouz, pionnière à l'échelle de la wilaya en matière de fabrication de lait en sachet, ne vit pas les grands remous qui menacent la profession, elle n'en risque pas moins, dans un proche avenir, de buter sur les dysfonctionnements générés par les restrictions et la répartition inéquitable de la poudre de lait destinée à la production de lait en sachet subventionné par l'État. En dépit de ces aléas, la laiterie Grouz, seul producteur local de lait pasteurisé, maintient le cap et arrive à satisfaire 70% des besoins de la population, le reste étant couvert par l'Orelait. Avec ses 26 centres de collecte pour plus de 500 éleveurs, cette unité récolte jusqu'à 100 000 l/h, qu'elle conserve dans des cuves d'une capacité de stockage de 5 000 à 20 000 l. Ses performances de production ont doublé, passant de 5 000 l/h, lors de sa mise en exploitation, en mai 2002, à 10 000/h, suite à la création d'une deuxième unité de transformation en mai 2009.Durant le même mois de l'année en cours, l'usine a produit, sur une dotation moyenne mensuelle de 60 t de poudre de lait, 540 000 l de lait en sachet et plus d'un million de litres de lait cru a été collecté, tandis que le taux moyen d'intégration dans le circuit de production avoisine les 60%. Ce qui, au demeurant, dénote l'existence de grands bassins laitiers sur le territoire de la wilaya, alors que des quantités impressionnantes de lait de vache ne sont pas encore récupérées. Ce net regain d'intérêt pour le bovin laitier est dû, selon A. Benhacine, gestionnaire du complexe Grouz lait, à « la subvention de l'Etat qui débourse 21DA/litre de lait intégré dans le processus industriel, soit 12DA/l pour l'éleveur, 5DA pour le collecteur et 4DA pour le transformateur ». D'autres mesures incitatives, comme la sensibilisation des éleveurs, le désenclavement des zones éloignées et la réfection des routes, ont aussi contribué à galvaniser la filière de l'élevage de vaches laitières. « Les laiteries affichent leur désintéressement à aller vers la transformation du lait cru, car cette option est jugée économiquement non rentable », soutient A. Benhacine. Et de conclure : « Le relèvement de la subvention du transformateur, conjuguée à la levée des contraintes qui freinent le développement de la collecte du lait cru, est susceptible de permettre une meilleure intégration, et partant, conforter les pouvoirs publics dans leur politique d'allégement graduel de la facture des importations de la poudre ».


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