Algérie

Filière du lait



Les producteurs du Centre à l?arrêt Après la menace brandie durant l?été dernier, les producteurs de lait passent à l?action en décidant de cesser leur activité à partir d?aujourd?hui. Dans une déclaration signée hier par une vingtaine de producteurs (Centre et Kabylie), ceux-ci soulignent qu?« en raison, d?une part, de l?absence de perspectives claires nous permettant de conduire sur des bases saines notre plan d?action et, d?autre part, de notre incapacité à assumer plus longtemps nos efforts humains et financiers, nous allons à très brève échéance et, à notre corps défendant, être dans l?obligation de rejoindre la cohorte des entreprises à l?arrêt ». Plus explicites, les producteurs laitiers, dont Djurdjura world trading, Laiterie Betouche, Coprolait, Monlait, Complexe laitier de Mitidja, Laiterie matinale, relèvent le problème récurrent de la subvention financière mise en place par les pouvoirs publics il y a 10 mois afin de pallier aux pertes subies par les producteurs de lait pasteurisé en sachet. Ainsi, le niveau de cette subvention, expliquent-ils, a été calculé sur la base d?un prix de la poudre de lait à 3700 dollars la tonne. « Il était convenu que ce niveau de subvention ne serait pas fixe, et que la subvention suive la courbe d?évolution des prix de la poudre de lait. En d?autres termes, si le prix de la poudre de lait augmente, le niveau de la subvention augmente et inversement », rappellent-ils. Or, déplorent les signataires, « l?indexation de la subvention sur l?évolution de la courbe du prix de la poudre de lait n?a pas été appliquée ». En effet, à titre d?exemple, la poudre de lait est passée de 3700 dollars à 6000 dollars la tonne sans que les pouvoirs publics ne réagissent. La sonnette d?alarme tirée en juillet et en août n?a eu aucun effet en raison de l?absence d?interlocuteurs entre les producteurs et les pouvoirs publics. Les producteurs laitiers affirment que malgré cet écueil, ils ont poursuivi la production de lait pour éviter toute déstabilisation du marché avec « promesse des pouvoirs publics de réévaluer la subvention à partir du mois d?août ». « En raison de la rentrée sociale, de la période du mois sacré de Ramadhan et enfin des élections législatives et municipales, nous avons produit sans relâche et assuré la stabilité du marché du lait malgré les difficultés financières, les craintes quant à notre avenir et les pressions externes », soulignent-ils, en ajoutant que « notre outil de production est en fonction, alors qu?officiellement les mois de novembre et de décembre ne sont pas concernés par la subvention ». Les producteurs laitiers ne manquent pas de s?interroger sur le pourquoi de la limitation des autorisations de subvention valable pour seulement deux mois. « De même, nous enregistrons un retard de l?ordre de 3 mois en moyenne dans le paiement de la subvention, et pour certains parmi nous, de 6 mois. Pourquoi ? », se demandent les signataires de la déclaration. La seconde problématique réside dans le « flou total » qui règne au sein de l?Office national interprofessionnel du lait (ONIL) dont la tâche est d?assurer l?approvisionnement de la poudre de lait. « Que devons-nous faire ? », s?interrogent les producteurs laitiers, et d?ajouter : « Devons-nous continuer l?approvisionnement de nos entreprises ou attendre que l?ONIL le fasse ? » Autre question : « Y aura-t-il, pour une période transitoire, un système où les deux types de subvention coexisteront, et selon quelles modalités ? » Déçus, les producteurs de lait relèvent que ces interrogations ont été posées « à maintes reprises sans qu?une réponse ne soit malheureusement apportée ». Désormais, la balle est dans le camp du ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub.


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