Algérie

FILIÈRE AVICOLE Les mises au point de Benaïssa



Aux professionnels de la filière avicole qui se plaignent de la chute des prix des viandes blanches, le ministre de l'Agriculture a tenu un discours ferme : pas question de faire jouer des mécanismes de régulation pour freiner la production. Rachid Benaissa demande au contraire aux acteurs de la filière de consolider cette tendance en faveur d'un prix «acceptable » pour le consommateur et d'une structuration de la filière.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Nulle intention de freiner la production de viande blanche pour jouer sur les prix. Rachid Benaïssa a fait savoir jeudi aux aviculteurs que leurs craintes de voir la filière s'effondrer n'étaient pas justifiées. Réunis autour de leur comité interprofessionnel, les aviculteurs ont dressé jeudi un tableau noir de la situation que traverse la filière. Ils ont évoqué des pertes colossales, fait état de la chute du prix du poussin qui se vendrait à 5 dinars et d'éleveurs qui abandonnaient des poussins sur les abords des routes. Des propos loin d'infléchir la position du ministre de l'Agriculture pour qui c'est le moment ou jamais d'ouvrir un véritable débat sur la réorganisation de l'ensemble de la filière. C'est le président du comité interprofessionnel qui s'est chargé de plaider la cause des aviculteurs. Il a évoqué une «production record» cette année et des prévisions presque identiques pour l'année à venir et plaidé pour l'augmentation du stockage des viandes blanches dans le cadre du Sypralac pour absorber la production actuelle, et la reconduction des exonérations droits de douane et de la TVA sur l'aliment destiné aux volailles. Des doléances auxquelles n'a pas été totalement insensible le premier responsable du secteur mais sous réserve. Benaïssa a estimé que la décision de supprimer les droits de douane et la TVA sur les matières importées intervenue à un moment où les prix du maïs et du soja sur le marché international avaient flambé et datant d'octobre 2012 avait été prise dans un contexte particulier et avait pour but de sauver la filière avicole d'une mort certaine. Devant expirer au 1er août prochain, cette disposition pourrait être reconduite à une condition : que les acteurs de la filière s'engagent à la développer davantage et à mieux la structurer. Les objectifs sont clairement tracés atteindre une production de 1,1 million de tonnes à court terme, soit un niveau de consommation annuelle par habitant de 30 à 40 kg contre 20 kg actuellement. Pour produire ces quantités, les reproducteurs de poussins chair doivent mettre sur le marché quelque 20 millions de poussins par semaine au lieu de 14 millions actuellement. Autre challenge pour les aviculteurs, celui de la réduction des coûts de production. L'indice de consommation en alimentation est jugé aussi excessif. Pour produire un kilogramme de viande, l'indice de consommation se situe entre 1,7 et 1,9 kg d'aliment dans les pays voisins contre 2,5 kg en Algérie, alors que le taux de mortalité varie entre 2 et 3% dans les autres pays développés contre 20% de l'effectif chez un éleveur algérien. En Europe, le prix de revient d'une poule de chair est de 60 à 80 dinars, dans les pays voisins, il se situe à hauteur de 120 dinars contre 140 à 150 dinars en Algérie. C'est la voie qu'a montrée jeudi le ministre de l'Agriculture qui a tenu à remercier les aviculteurs «au nom du consommateur » pour les prix actuellement pratiqués.


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