L'extradition de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, vers les Etats-Unis est-elle scellée ' Après l'annulation par la Haute Cour de justice de Londres du refus de son extradition vers les Etats-Unis, où il est poursuivi pour espionnage après les révélations, en 2010, de documents confidentiels forts gênants pour l'administration américaine, notamment les divulgations de secrets liés aux activités militaires et diplomatiques en Irak et en Afghanistan, l'affaire revient au point zéro, mais pas sûr vers son extradition. On peut même s'attendre à une autre décennie de batailles judiciaires entre les Etats-Unis, qui traquent sans répit Assange pour lui mettre la main dessus et le juger devant un tribunal américain, et sa défense constituée par des avocats et des Organisations non gouvernementales (ONG) de défenses des libertés, qui clament que leur mandant est poursuivi pour des faits journalistiques. En attendant, le concerné se trouve incarcéré dans une prison de haute sécurité depuis avril 2019, en Angleterre, après avoir passé 7 ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres. Le procès fleuve peut recommencer.Car, l'affaire est renvoyée devant un tribunal qui va réexaminer la demande introduite par les Etats-Unis visant son extradition, et même si le tribunal accède à la demande en question, l'accusé pourrait aller devant la Cour suprême britannique (la démarche est également valable pour le plaignant, qui peut aller vers la cassation dans le cas où sa demande serait rejetée une deuxième fois par le tribunal). Autant dire, donc, que rien n'est encore joué dans cette pièce, où les antagonistes ne sont pas du tout sur un même pied d'égalité. Reste seulement à savoir si l'accusé peut tenir de longues années dans cette situation, subissant une pression judiciaire énorme, une privation de liberté sans avoir été jugé, ce qui est contraire aux principes de pays chantres de la démocratie et de la liberté. Il faut rappeler dans ce sillage que la justice britannique a rejeté, le 4 janvier 2021, la demande d'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis en raison de sa santé mentale. Sur un plan psychologique, l'accusé ne peut pas tenir plus dans cette situation. Ou est-ce une sentence extrajudiciaire qui a été décidée dans des bureaux opaques pour détruire le mental de Julian Assange ' Ce dernier a un comportement suicidaire, selon les conclusions des expertises psychologiques, qui ont motivé la décision du juge pour rejeter la demande d'extradition, et la Haute Cour de justice de Londres, en annulant le rejet de son extradition, le pousse davantage à commettre cet acte désespéré.
Pour la première fois, peut-être, la justice britannique est dans le box des accusés, faisant l'objet de sévères critiques des hommes de lois et de l'opinion en général, qui s'étonnent qu'on puisse croire aux garanties présentées par les Etats-Unis, accompagnant leur demande d'annulation du premier verdict, et assurant que l'accusé «ne serait pas soumis à des «mesures administratives spéciales», qu'il recevrait des soins psychologiques adaptés à son état et que s'il devait être condamné, il pourrait demander à purger sa peine en Australie, son pays natal», et ne pas croire au diagnostic alarmant sur la santé mentale de l'accusé, notamment le fait d'incitation directe au suicide si on décidait de l'extrader vers les Etats-Unis, fort probable selon l'avis des spécialistes. Enfin, aujourd'hui qu'on a un vague souvenir de la vague médiatique provoquée par les révélations scandaleuses de WikiLeaks, on a bien perdu le fil, avec le temps, mais pas sa source.
Posté Le : 13/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com