Algérie


FIFA
Le système Blatter a vécu. Avec sa chute prochaine, c'est tout le système qu'il a mis en place depuis 1998 qui s'écroulera et emportera avec lui ses hommes.Le Valaisan n'aura pas le loisir d'engager les réformes de gouvernance qu'il avait promis de faire au soir de son 4e mandat. De toute évidence, il ne voulait pas d'un changement de gouvernance. Il s'accommodait bien du modèle de gestion des affaires du football qu'il avait encouragé depuis sa prise de fonction en 1998.Il n'a pas vu venir le coup du 29 mai 2015. En 2012, la FIFA avait été ébranlée par une série de scandales de corruption où étaient impliqués de «hauts dignitaires du gouvernement du football», c'est-à-dire des membres du comité exécutif. Blatter a étouffé dans l'?uf la crise avec l'adoption d'un nouveau code d'éthique et de bonne conduite, la création d'une commission d'audit et de conformité et la cooptation de deux femmes au comité exécutif. La digue a lâché lorsqu'il est apparu que quelques-uns de ses plus proches collaborateurs ont trempé dans la corruption et empoché des pots-de-vin (affaire du vote pour la Coupe du monde de 2018 et celle de 2022 en décembre 2010).Pour calmer le jeu, il sort un lapin de son chapeau et décide que dorénavant ce sera les 209 fédérations, et non plus le comité exécutif, qui voteront pour l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde 2026 et les suivantes. La Suisse lui emboîte le pas et promulgue, le 12 décembre 2014, la loi dite «Lex FIFA» sur le blanchiment d'argent. Jusqu'au tsunami du 29 mai 2015, Joseph Blatter gardait toujours la main sur la FIFA et son trésor. La FIFA était riche et lui utilisait cette aisance financière pour renforcer son pouvoir (absolu).Les bénéfices de la FIFA avaient explosé grâce à la vente des droits de retransmission de la Coupe du monde (plus de 5 milliards de dollars de bénéfice entre 2011 et 2014). Il achetait les voix, pour sa réélection, en arrosant les fédérations via des projets de développement, type projet Goal. Rien que pour ce chapitre, il a déboursé plus d'un milliard de dollars de 2011 à 2014. Le tout dans une transparence douteuse.Très souvent, l'argent n'a pas pris la bonne destination? avec la complicité de beaucoup de responsables de la FIFA, des instances continentales et des fédérations.Dans une ultime tentative de défendre son bilan et par la même gêner ses adversaires après son départ, Joseph Blatter a préparé son testament qu'il présentera lors de la réunion du comité exécutif en juillet prochain et qui comprendrait les propositions suivantes : limiter le nombre et la durée des mandats du président de la FIFA, des confédérations et des associations à 8 ans, renouvelable une fois pour 4 ans, élire les membres du comité exécutif par le congrès de la FIFA et non plus par les confédérations, réduire le nombre de réunions statutaires de 4 à 2, faire participer les «acteurs du football» (joueurs, entraîneurs, arbitres, personnalités indépendantes) aux décisions qui engagent l'avenir du ballon rond. Ce sera le dernier baroud d'honneur du vieux soldat qui voulait mourir sur le trône.




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