Algérie

Fièvre inflationniste



La hausse des prix mondiaux des produits alimentaires de base a observé un répit, en juillet, pour le deuxième mois consécutif, même si les cours demeurent à des niveaux excessivement élevés par rapport à la moyenne de ces dernières années. Selon l'estimation publiée, jeudi, par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), les prix des produits alimentaires ont cédé 1,2% en juillet par rapport au mois précédent, mais restent supérieurs de 31,0% à leur niveau de la même période en 2020.Cette baisse de juillet résulterait du recul des cotations de la plupart des céréales et des huiles végétales, ainsi que des produits laitiers, tandis que la hausse des prix du sucre et de la viande sur le marché mondial se poursuivait. Dans le détail, l'Indice FAO des prix des céréales était en juillet de 3% inférieur à celui de juin. Cependant, les cotations du blé, dont l'Algérie est l'un des plus grands importateurs mondiaux, ont légèrement progressé de 1,8% en juillet pour atteindre leur plus haut niveau depuis la mi-2014.Toujours selon les données de la FAO, les prix des produits laitiers ont baissé de 2,8% par rapport à juin, alors que ceux des huiles végétales ont atteint leur niveau le plus bas sur cinq mois, reculant de 1,4% par rapport à juin. Malgré ces tendances à la baisse constatées sur la courbe des cours, ceux-ci demeurent élevés comparativement à ceux de la même période de l'année dernière, voire à la moyenne de ces dernières années. Outre les cours des céréales qui restent supérieurs de 31% à leur niveau de la même période de 2020, les prix du sucre sont en hausse de 60% par rapport à la même période de l'année dernière, alors que ceux des produits laitiers sont supérieurs de 20% par rapport à l'année dernière à la même période.
L'Indice FAO des prix du sucre continue d'augmenter (+1,7% en juillet) et enregistre sa quatrième hausse mensuelle, tout comme celui des prix de la viande. La hausse mondiale des prix des matières premières, combinée à la dépréciation ininterrompue du dinar courant 2020 et début 2021, n'a profité aucunement aux industriels algériens, dont les coûts de production se sont inscrits à la hausse, alors que la trésorerie des entreprises était mise à rude épreuve compte tenu de la hausse des charges en 2020, en période de crise sanitaire. Le renchérissement des prix des intrants s'est traduit par la hausse des coûts de production et des prix à la consommation des produits alimentaires industriels, contribuant à une forte hausse du taux d'inflation. Sur un an, la variation de l'indice général des prix à la consommation était de 4,1% en juin, lit-on dans la dernière note statistique de l'ONS.
Durant les cinq premiers mois de 2021, les prix à la consommation ont connu une hausse de 5,7% par rapport à la même période de l'année dernière. Les produits alimentaires industriels ont connu une variation haussière de +5% durant les cinq premiers mois de l'année, confirmant l'hypothèse d'une tension inflationniste exercée par le renchérissement des cours des matières premières et la dépréciation du dinar. En 2020, le marché des changes s'est caractérisé par une dépréciation de 5,9% du dinar par rapport au dollar et de 7,7% par rapport à l'euro. Le dinar s'est échangé, en moyenne annuelle en 2020, à 126,82 DA pour un dollar et à 144,85 DA pour un euro, contre, respectivement, 119,36 DA/dollar et 133,71 DA/euro, en moyenne annuelle en 2019.
Ali Titouche


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