Fidèles à leur engagement, les Algériens se classent au premier rang des touristes en Tunisie

De Tunis, Kattou MohamedAu 20 août dernier, 855 000 Algériens ont franchi la frontière pour séjourner en Tunisie pour diverses raisons, des vacances en particulier.Avec ce chiffre, en augmentation de 12% par rapport à l'année 2010 (année de référence pour le tourisme en Tunisie), les Algériens auront tenu la promesse qu'ils avaient faite «d'envahir les plages tunisiennes» durant la saison estivale.Cette promesse avait été faite au lendemain de l'attaque terroriste du musée du Bardo qui avait fait une vingtaine de morts étrangers, en mars dernier.Selon des chiffres officiels fournis par le ministère du Tourisme, à eux seuls, les touristes algériens représentent presque la moitié des Maghrébins entrés en Tunisie au cours de la même période.En effet, le nombre de ces derniers n'a été que 1 692 000. Globalement, les entrées touristiques ont baissé de 38,1 pour cent en comparaison avec les chiffres de l'année 2010.La raison réside dans la chute vertigineuse des entrées européennes avec 1 023 533, enregistrant une baisse de 59%.Français, Allemands, Britanniques et même Italiens (clients classiques du tourisme tunisien) ont, en effet, boudé la Tunisie avec des baisses oscillant entre 27 et 75%. Les recettes touristiques ont également notablement baissé. Le recul est estimé, par la Banque centrale, à plus de 50% par rapport à l'année 2013. La baisse des entrées touristiques aura, sans doute, des conséquences négatives sur d'autres secteurs tels que le commerce ou l'artisanat.En outre, en raison des annulations enregistrées pour l'arrière-saison, de nombreux hôtels fermeront leurs portes à partir de ce mois. Selon des spécialistes du secteur, le taux de fermeture pourrait atteindre les 80% pour gonfler le nombre, déjà inquiétant, des personnes au chômage.Les observateurs s'accordent à affirmer qu'il s'agit de conséquences visibles des attaques terroristes du musée du Bardo en mars et d'un hôtel à Sousse, en juin.