Algérie

Fiat lux !



Treize prises d'otages en 2012 dans cette commune d'Algérie mais également une autre où les habitants ne paient pas leurs redevances d'électricité et de gaz. Cette dernière n'est pas la seule à avoir pour habitants des réfractaires au règlement d'ardoises à l'endroit d'un établissement public. Il s'en trouve une autre qui relève de la wilaya d'Oum El Bouaghi et enfin la ville de Khenchela dont seulement une partie de la population honore ses obligations.Toutes ces communes se situent à l'est du pays. Dans les deux cas de figure évoqués, la trame est fellinienne avec ces prises d'otages ayant eu lieu au même lieu, en l'occurrence la commune d'El-Bouni dans la wilaya d'Annaba où, par treize fois, les habitants ont séquestré des agents de la Société de distribution d'électricité de l'est avec pour motif les récurrentes et tout autant intempestives coupures de courant qui ont alimenté l'actualité estivale et conduit à chaque fois à des soulèvements populaires homériques. Le paradoxe dans cet acte pour le moins délictueux et ne répondant vraisemblablement pas à des pratiques habituelles, traditionnelles demeure quand même l'étrange libération de trois agents techniques de l'entreprise contre la remise de trois agents administratifs de l'entreprise. Le troc n'ayant pu se faire qu'à la suite d'âpres démarches des cadres de la SDE consistant à expliquer aux ravisseurs que leurs problèmes ne peuvent être réglés autrement que par la libération de personnes à même de détenir la solution puisqu'il s'agit de techniciens.
A Aïn Fakroun, dont les sportifs n'ignorent certainement pas l'accession du club de football de la ville à la suite d'un parcours linéaire sidérant parti de la compétition amateur jusqu'à aboutir au must de la discipline, en l'occurrence le championnat de football professionnel de L1, et enfin pour le reste des citoyens ou du moins ceux qui de près ou de loin ont des relations avec le commerce informel qu'il s'agit d'un endroit où, incontestablement, circule la plus forte masse monétaire du pays d'abord et ensuite où les techniques à même de payer peu d'impôts ou ne pas en payer du tout sont tellement bien rodées. Pour la Société de distribution d'électricité de l'est la perte est loin d'être insignifiante «33% des créances globales de l'entreprise sont détenues par la ville d'Aïn-Fakroun», évalue un cadre de l'entreprise pour souligner que «'c'est le coût à payer pour entretenir la paix sociale et au niveau de toutes les strates des pouvoirs publics locaux et nationaux nul ne l'ignore». Dans le sillage de cette ville relevant de la wilaya d'Oum El Bouaghi figure la ville d'Aïn M'lila où les recettes de l'entreprise sont partielles au même titre que la ville de Khenchela.
Les faramineuses créances qui nécessitent une explication comptable sont, pour l'instant, sériées dans un compte d'attente en attendant très certainement de passer par celui de pertes et pertes parce que profits ne semble pas figurer dans le jargon commercial dans ces parties du pays.
Résultat des courses : pour s'éviter une réaction en chaîne susceptible de toucher d'autres wilayas, la SDE a investi dans le cadre du plan d'urgence plus de 4 milliards de dinars au titre de l'année 2013, étendu à 2014. Il ne reste plus que la lumière soit.

A. L.


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