Ces derniers
temps, nous observons un semblant d'accalmie, voire d'adynamie des supporters
de l'équipe nationale du football, par rapport à leurs agitations et commentaires
euphoriques exprimés durant des mois
C'est ainsi que
l'aventure prometteuse au départ s'était terminée précocement en débâcle vers
la fin En silence, comme s'il s'agissait d'une honte, notamment de la part des
officiels. Il se pourrait que ce ne sera pas la seule entreprise s'achevant de
cette manière par les temps qui courent.
La société algérienne, malgré son atomisation
et sa diabolisation, est en train de poser en sourdine, comme à son habitude,
un certain nombre de questionnements. Pour le moment, elle se contente de ce
qu'on lui raconte, et qu'elle sait qu'on ne lui accorde pas la moindre
considération vis-à-vis de ses profonds sentiments et préoccupations. Mais qu'à
terme, et l'Histoire nous l'enseigne, c'est elle-même qui se chargera de les
faire respecter. Brutalement ! Car, à force de gargariser, médiatiquement, la
jeunesse de faux espoirs jusqu'à l'abus, l'on installe dans ses parterres les
graines des réactions de la violence généralisée et imprévisible. Et, qu'à ce
moment-là, sa tenaille redoutable n'épargnerait personne et à quelque niveau
que ce soit.
En attendant, il
serait toujours utile et édifiant de rappeler que des sommes considérables
d'argent, en dinars et devises, ont été englouties et que les meilleurs joueurs
internationaux ont été convoqués pour composer cette équipe, laquelle devrait,
en principe et logiquement, démontrer plus que ce qu'elle avait obtenu comme
résultats insignifiants, voire ridicules. Donc, nous n'hésitons pas à qualifier
cette équipée footballistique de fiasco sur toute la ligne quoique d'autres
points de vue laisseraient entendre le contraire. Comme d'habitude. Pourtant,
cette fois-ci, il serait vain de camoufler la réalité. A l'image de la Vérité,
d'ailleurs difficile à déceler par les temps qui courent.
C'est dans ce sens que cette contribution
essayera de s'y inscrire car hurler avec les loups ne sert en rien l'intérêt du
football national, alors que redire nos appréciations, déjà formulées maintes
fois avant la débâcle, dans le Quotidien d'Oran, pourrait servir encore à
quelque chose dans l'avenir. A ce propos, ces controverses autour du bilan de
cette aventure footballistique engendreraient, à terme, d'autres
rebondissements que ceux liés aux seuls résultats obtenus par l'équipe nationale
du football, et ce, tout en sachant la formidable euphorie extériorisée dans
les villes et villages au début de l'aventure des Verts et notamment durant la
première phase des éliminatoires en Afrique du Sud.
Effectivement, ces jeunes footballeurs nous
ont fourni des moments de gaieté. En revanche, ce qui est dommageable et
pervers, voire abject, c'est d'avoir tenté d'exploiter ces joies. En vain ! La
preuve : c'est que beaucoup de jeunes gens n'imaginaient nullement que cette
épopée allait rapidement se terminer de cette façon car ils ont été enflammés à
outrance sans que les initiateurs de cette fuite en avant se soucient de
l'effet boomerang. Malgré cette amère réalité, il se trouve qu'il y a des gens
qui osent l'adoucir. Un tempérament cachottier et chaotique d'une époque
révolue.
Malheureusement, jusqu'à l'heure actuelle,
des dinosauriens par réflexe d'atavisme s'y accrochent bec et ongles à la
langue de bois de ladite ère. Le temps où les défaites se transformaient, par
miracle, en victoires ! A ce propos, les chapelles partisanes et autres cercles
liés à toutes sortes d'opportunismes ont démontré, pour la énième fois, leur
insuffisance d'imagination et l'absence de ressorts de pertinence afin de
concevoir de percutants moyens efficients, incitant la société à se concentrer
autour d'enjeux liés à l'essentiel en terme de développement humain, socle de
toutes les victoires et progrès multiformes.
Manifestement, ce
changement graduel exige d'autres acteurs de la scène politique nationale et de
nouvelles ferveurs patriotiques, tout en sachant qu'elles seraient jalousées
d'avance, voire appréhendées par les forces politiques en présence, insérées
dans les rouages du système national de gouvernance, d'une part et, d'autre
part, que ce genre de progrès est ralenti par les difficultés existentielles
subies par la population dans son ensemble. Ajouter à cela sa polarisation sur
des médias, notamment de langue nationale, glosant parfois hâtivement les
événements. A l'image des supporters algériens tués par leurs semblables
égyptiens. A quelques exceptions, les médias algériens ont excellé dans ce
genre de nouvelles bizarroïdes. Et surtout d'encenser abusivement le/ou leurs
maîtres à penser.
Ainsi, pour la
plupart des journaux, ils n'arrivent plus effectivement à initier –
aiguillonner –, par des reportages et commentaires pertinents, le sens critique
d'une importante couche de la jeunesse en mal d'inspiration de son côté, car
constamment clouée dans l'inculture par les partisans de la castration de
l'esprit instructif et constructif permettant à ces jeunes d'être au diapason
avec leur temps et, surtout, d'affronter les enjeux et défis majeurs actuels et
d'avenir.
En d'autres termes, il est devenu manifeste
de faire davantage des efforts d'imagination afin de concrétiser les multiples
objectifs tracés et, à l'évidence, d'avoir beaucoup du sens de la persuasion
pour éviter, coûte que coûte, de replonger encore une fois dans l'océan des
mirages démobilisateurs et – A Dieu ne plaise – de se sentir attiré par les
chants de sirènes d'autrefois. Alors, comment éviter ce terrible retour en
arrière ?
D'ABORD AVOIR TOUJOURS
DANS L'ESPRIT QUE L'ETAT EST AU SEUL SERVICE DE LA NATION
Et non pour le
plaisir – comme l'avait souligné à juste titre le défunt Président Mohamed
Boudiaf, assassiné en fin juin de 1992 à cause, en grande partie, de ce genre
d'état d'esprit de gouvernance, de celui d'une personne, conjecture ou encore
d'un parti. En principe, cela devrait couler de source, et c'est tout à fait
évident, affirmeront beaucoup de gens, et que c'est normalement cet état
d'esprit qui devrait prévaloir constitutionnellement et faire animer les
volontés, non pas seulement en apparence, des gens, d'autant plus que tout le
monde se rappelle du temps où notre pays était dirigé par le Parti-Etat
labourant d'un seul côté. A l'image d'un âne de trait… borgne !
Malheureusement, c'est justement cet état
d'esprit – celui du culte de la personnalité – frustrant qui semble reprendre
le dessus – du poil de la bête pour ainsi dire – après tout ce temps passé et,
notamment, les lourds sacrifices consentis par des centaines de milliers de
jeunes, d'hier et d'aujourd'hui, pour permettre à ceux d'avenir afin qu'ils
puissent se débarrasser totalement des conduites et leurres d'un temps révolu.
Les comportements
actuels des gens ligués autour du système de gouvernance actuel s'inscrivent en
droite ligne des scories ci-dessus mentionnées, paraissant soudés au sommet
alors qu'ils s'entrechoquent dans la plupart des wilayas, daïras, communes… A
ce propos, les dirigeants de cette « entente » affirment que cet état de fait
ne constitue guère un facteur de frictions. Au contraire, arguent-ils, les
choses sont au beau fixe. Comme ils l'avaient déjà « assuré » par le passé avec
les rebondissements prouvant tout à fait le contraire. En vérité, ils ne
coexistent que par la volonté d'une personne et non par un programme d'idées
rapprochées.
De par ce retour absurde vers le soi-disant
glorieux passé, le parti du FLN semble vivre au temps des années 1980 où il
avait, dans ce sens, un mouhafedh contrôlant le wali, dans le cadre du conseil
de coordination de wilaya, le fédéral dudit parti, celui du chef de daïra et,
surtout, de ses multiples commissions soi-disant de contrôles, d'animations et
d'orientations… au niveau central qui avaient des prérogatives
gouvernementales. A l'image de celles instaurées tout récemment. Avec une
langue de bois rénovée à l'air du temps !
Pourtant, ce cafouillage concurrentiel, de
nature unipolaire et monopolistique, avait abouti à ce que tout le peuple
algérien sait car il l'avait enduré par le sang et les larmes et le subit
toujours en de multiples aléas certes relativement « tempérés » et assortis
d'oublis sciemment imposés depuis une dizaine d'années. Avec les conséquences
sur les mémoires. A ce propos, un ultra nostalgique de la période coloniale
avait annoncé que les Algériens, malgré la charte pour la paix et la
réconciliation, continuent de s'entretuer ; tout en exigeant de la France
d'assumer son passé colonial après un demi-siècle depuis leur indépendance. Un
non sens d'après ce vieux de la vieille.
Notre tort, depuis 1962, c'est la
reconduction successive des arrangements scellés aux intérêts du pouvoir du
moment, et qui ont tous une constante : faire des pieds des mains afin de
perdurer par le bais du verrouillage du champ de la libre pensée. La vraie ! A
force de barricader le jeu politique, comme avant, l'on risque à tous les coups
de retomber dans les affres de la lassitude des bonnes volontés salvatrices
débordées par l'émergence du parasitisme politique nourri à la mamelle de la
rente et l'hypocrisie en terme d'incompétences conjuguées à la vie facile
pullulante dans l'ensemble des secteurs. Les convoitises externes liées à nos
possibilités financières clôtureront la curée.
ENSUITE
CONVOITONS AVANT LES AUTRES LES ESPOIRS FONDES SUR NOS RESSOURCES
En effet, les
convoitises externes ne reculeraient devant rien pour s'accaparer du moindre
brin de profits de ces ressources, notamment minières. Pour arriver à leur but,
les convoiteurs utilisent tous les moyens. Ils font établir des listes noires
dans les domaines de la bonne gouvernance, les droits de l'homme…, et même
titiller l'ego des dirigeants imbus de leurs personnalités, etc.
En premier lieu, il serait utile de retenir
que si le prochain programme, déjà en retard de six mois, évalué à plus de 280
milliard de dollars – dont les non consommés lors des années précédentes –
prévus d'être injectés dans tous les domaines du développement et notamment son
volet humain dont essentiellement l'éducation et les multiples activités liées
dont le sport de masse, n'aboutirait qu'aux mêmes résultats d'aujourd'hui,
alors il est permis de dire que le coche serait bel et bien raté pour encore
longtemps. Aux horizons de 2020, prédisent des spécialistes, nos ressources
financières ne suffiront plus à assurer les immenses besoins allant crescendo.
Au fait, qui s'en soucie? Au contraire, la formule zaouiste : »Ah ! Si le
cheikh était là», anime les états d'esprit des gouvernants actuels. En d'autres
termes, après eux, le déluge !
Et, de par ce comportement de type paranoïa,
notre pays traînera, malgré ses richesses naturelles en présence, à prendre la
rampe de lancement vers le progrès que d'autres pays, moins nantis, ont réussi
à atteindre, et ce, en comptant uniquement sur l'intelligence et l'économie du
savoir. Ce qui est, en vérité, la richesse fondamentale génératrice d'autres.
Le dernier Sommet
au Canada, regroupant les huit pays riches plus les émergents de premier et
second degrés, a en réalité pour objectif principal de contrôler et de faire
mainmise, ambitionne son premier cercle, sur la finance mondiale dont ce fameux
Groupe des 20 contrôle plus de 85% de la richesse mondiale. Mais alors que
reste-t-il à contrôler? Les 15% restants représentent une goutte d'eau dans un
océan. Aujourd'hui, c'est comme il existe une entente tacite entre les tenants
du dollar et ceux de l'euro. Ledit Sommet semble recentrer la crise financière
dans ce sens. En vérité, nous semble-t-il, ce serait du factice pour mieux
relancer l'économie du profit. Le capitalisme est ainsi fait. Sa flexibilité au
temps des vaches maigres : c'est d'arriver à forcer les coffres-forts du monde.
C'est-à-dire une crise mieux partagée, pertinemment programmée et ventilée
contre les « dépôts toxiques ».
A ce propos, les fonds dits « souverains » et
les autres dépôts publics dans les institutions financières d'Etat et privées
sont en train de susciter les appétits des gros magnats de la finance
internationale, gourmands en taxes ou, à défaut, par d'autres subterfuges
tournant autour des nouveaux riches dont la Chine, faussant, par ses méthodes
d'accumulation du capital, les visées, notamment des USA, et le noyau de
l'Union européenne, lesquels n'ayant pas encore, apparemment, trouvé les moyens
de la contrecarrer. En ce qui nous concerne, ces gages s'élèvent à plus de 160
milliards de dollars, soit à peu près la rallonge prévue pour le plan de développement
2010/2014. Et que, paraît-il, ce montant servirait à parachever les immenses
projets hérités des précédents programmes de la décennie passée. Les dépôts en
euros, s'ils existeraient, restent inconnus.
Alors qu'est-ce
qu'on attend pour rapatrier ces dépôts ? D'autant plus qu'ils ne servent même
pas qu'on soit à l'abri des soi-disant objecteurs de conscience se servant de
nobles principes des droits de l'homme et de la bonne gouvernance qu'ils
agitent dans le seul but de traire toute vache à lait se trouvant dans leurs
prairies dollaresques à travers le monde. Il est utile de noter qu'à brève
échéance, le poids de la balance financière mondiale serait du côté du dollar.
Celui de l'euro pèserait moins dans les équilibres financiers mondiaux. Ainsi,
en ont décidé les décideurs superviseurs des deux camps.
Les effets d'annonce formulés ces derniers
temps par nos décideurs, liés à ce plan de développement 2010/2014, ne
constituent nullement de l'argent comptant. La preuve par les carences et les tergiversations
sans fin autour du précédent programme ainsi que sur d'autres projets annexés.
A ce sujet, le tronçon de l'autoroute entre
Bordj Bou Arreridj et Sétif ressemble à un parcours désertique, morose et
monotone. Et il n'est pas le seul tronçon qui dégage cette impression de
lassitude. La preuve : les gens préfèrent l'ancien axe, malgré ses cabossés,
agrémenté de bosquets, achalandé de boutiques variées et, surtout, moins
fatigant malgré, répète-t-on, la présence des ralentisseurs embêtants, l'étroitesse
des voies ainsi que les embouteillages.
Une question à deux dollars… chinois : A quoi
ça sert ces équipements tentaculaires, coûtant des dizaines de milliards de
dollars, du moment que les gens jeunes et âgés, y compris ceux des affaires et
autres impatients, ont tendance à éviter, voire les redoutent carrément ?
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Posté Le : 01/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com