Algérie

Fiasco et fuite en avant



Le secrétaire général de la présidence de la République a déclaré que les consultations se poursuivront et l'élection présidentielle aura lieu dans les délais constitutionnels.La rencontre de consultation sur les mécanismes de la mise en place d'une instance nationale indépendante chargée de la préparation et de l'organisation des élections à laquelle a appelé le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, aurait pu être annulée sans troubler l'opinion publique. Elle n'avait aucune raison d'être en l'absence d'interfaces avec lesquelles les pouvoirs publics auraient engagé les consultations. Hier matin, à la salle de conférences du Palais des nations, les sièges du premier rang étaient occupés par seulement une quarantaine de personnes ayant honoré l'invitation, majoritairement des représentants d'associations locales et de partis inconnus de la scène politique nationale. Les rares personnalités se comptent sur les doigts d'une main : Belkacem Sahli, député et président de l'ANR, Filali Ghouini d'El-Islah, Miloud Brahimi, avocat, Abdelouahab Benzaïm, sénateur délégué du FLN. Vers 10h30, coup de théâtre, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, ne présidera pas la conférence. Il est précisé dans un document de la présidence de la République, remis aux journalistes, que la rencontre sera coordonnée par un représentant du chef de l'Etat. La mesure a-t-elle été prise avant ou après les défections en cascade des invités ' Difficile à dire. Le secrétaire général de l'institution n'a pas soufflé mot sur le propos. Habba El-Okbi a, néanmoins, affirmé qu'il ne convient pas d'anticiper sur l'échec de la démarche. "Ce n'est pas un projet d'un jour. Les consultations lancées par le chef de l'Etat avec les partis politiques et les personnalités nationales se poursuivront jusqu'à l'élection présidentielle qui se tiendra dans les délais constitutionnels, le 4 juillet prochain", a-t-il déclaré aux journalistes avant le lancement des travaux de la rencontre. Lyes Boukraâ, directeur général de l'Institut des études stratégiques globales, rattaché à la présidence de la République, a fait office de modérateur des débats à huis clos. Le représentant du Front El-Moustakbal, Ouafi Abdellah, est monté au créneau : "Je refuse de prendre part à des discussions sans la presse." Il a aussitôt quitté la salle, réduisant davantage le nombre des participants. Au cours de cette journée boycottée par les partis politiques, les organisations syndicales et les personnalités nationales de l'opposition, mais aussi par les relais conventionnels du régime, dont le MPA, TAJ et l'UGTA, Abdelkader Bensalah devait soumettre à ses interlocuteurs un projet de plateforme portant sur la constitution d'une instance nationale indépendante chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle. Dans un document conçu par la plus haute institution du pays, il est précisé que ladite rencontre doit aboutir à "la définition et la validation consensuelle du dispositif juridique afférent à la création de cette institution et au démarrage de ses activités dans les plus brefs délais".
Souhila Hammadi


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