Le FFS a rencontré, durant la journée de jeudi passé, Mouloud Hamrouche et la direction du MSP. Il serait visiblement hâtif de tenter une évaluation des premiers pourparlers dans la mesure où il ne s'est agi que d'échanges préliminaires au sein d'une classe politique, en déficit de culture de négociation et de compromis. Le vieux parti d'opposition s'investit ainsi dans une démarche laborieuse consistant à parvenir à un consensus national de nature à extirper le pays de la crise. L'initiative est à ses premiers pas. Et la délégation du parti d'Ait Ahmed, qui se rendra également chez les autres formations, tente de convaincre ses interlocuteurs qu'il «n'y a pas d'autres voies» que celle du consensus. C'est dans ce sens que Mohand AmokraneCherifi, membre de la direction collégiale du parti et meneur des consultations invitait société politique et société civile à «ne pas se focaliser sur le passé» préférant voir les Algériens définir ensemble un meilleur avenir pour leur pays. Dans sa présentation de l'initiative, projet rendu plus visible depuis le 5e congrès du parti, Cherifi a réitéré que son parti ne sera pas plus qu'un «facilitateur dans une conférence inclusive et participative». «Nous comptons offrir un climat de confiance à travers cette importante prise de contacts», dira Cherifi, qui plaide pour «que les gens se parlent, s'écoutent, s'échangent, sans invectives et insultes». L'intervenant a défendu le principe «d'aller voir et discuter même avec ceux qui ne voudront pas participer». Le membre de la direction du FFS, visiblement encouragé par le climat des échanges, déclare que ce début de dialogue «est un signal fort, au plan national et international». C'est la démonstration, soutient-il, que «nous pouvons nous rassembler en évacuant les extrémismes».Le responsable du parti a soutenu, à l'annonce de l'entame des consultations formelles, que «le pays est confronté à des défis urgents, il y a un besoin, à nouveau, d'un consensus. C'est la seule voie possible devant les dangers qui nous guettent au niveau régional, voire même international». Pour ce qui est de l'esprit de la démarche portant sur l'organisation de la conférence de consensus national, Cherifi a expliqué que c'est une «démarche non partisane», mais plutôt «d'intérêt national». C'est la raison pour laquelle le FFS ne se présente pas plus qu'un «facilitateur» dans une démarche neutre à laquelle «il ne fixe ni le programme, ni les dates, ni les listes des participants». Faut-il rappeler qu'au mois d'août dernier, le parti avait explicité la méthode à travers laquelle il comptait mener le processus de reconstruction d'un consensus national. Il a été indiqué, dans ce sens, que «pour éviter un échec, l'élaboration du programme doit être un travail commun des parties prenantes à la conférence». S'attribuant le rôle de «facilitateur», le FFS définit les missions qu'il compte mener avant, durant et après. Avant la conférence : il (FFS) doit consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence. Pendant la conférence : modérer les débats. Après la conférence : assurer le suivi des recommandations. Convaincu que pour parvenir à un consensus, «il n'y a pas de chemins différents, ni de formules miraculeuses». Pour le FFS, «les différents acteurs disposés au consensus devront se préparer à céder, à renoncer à l'obtention du cent pour cent de leurs positions respectives, en cherchant un accord a minima possible». Car, «dans le cas contraire», explique-t-il, «l'entente sera difficilement réalisable. Ceux qui arrivent à la table de négociation en exigeant le tout ou rien ont peu de chance de parvenir à leurs fins». Suggérant progressivité et persévérance dans la démarche, le FFS note que les modèles de consensus internationaux montrent qu'il faut avancer à petits pas. «Qui veut d'emblée le tout, risque de ne rien obtenir. C'est le cas le plus souvent. Il arrive ainsi que des acteurs s'excluent d'eux-mêmes de ces processus à cause de surenchères internes ou de calculs politiciens à court terme. Mais ceci n'empêche pas d'aboutir à un large consensus car le consensus national ne signifie pas unanimisme».A. Y.
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Posté Le : 25/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Yazid
Source : www.latribune-online.com