Algérie

Feux de forêts : lassitude et irritation à Tifra Bejaia : les autres articles



«Canicule, incendies, coupures d'électricité'je peux vous dire que c'est le mois de ramadhan le plus difficile que j'ai passé» fulmine Kamel un citoyen de Tifra.
La persistance et la multiplication des incendies ces derniers jours, favorisée par la montée de la température, ont plongé toute la population de la région dans l'embarras et l'inquiétude. «Nos journées se trouvent complètement perturbées, on ne peut ni trouver le sommeil la nuit, ni vaquer à nos occupations le jour, c'est vraiment pénible» se plaint notre interlocuteur irrité par ses longs jours de chaleur et de feux.Convertis par la force des choses en soldats du feu, les citoyens volontaires qui participent avec des moyens dérisoires au combat contre les incendies, veillent, en effet, et restent sur le qui-vive parfois jusqu'à 5 heures du matin pour surveiller l'évolution des flammes. C'est, d'ailleurs, grâce à cette vigilance que plusieurs départs de feu ont été rapidement circonscrits. Que ce soit à Tasga, Fettala ou M'Zid, villages situés dans des sites fortement boisés, et ayant le plus souffert de ces derniers incendies, la mobilisation citoyenne a été décrétée pour empêcher la propagation des incendies menaçant même les habitations.
Aux côtés des pompiers et des forestiers, ils ont lutté bravement contre les flammes qui assiégeaient leurs villages de plusieurs parts. Dans ces villages, c'est le branle-bas général. La virulence des incendies et les nuages de fumée couvrant le ciel ont semé la panique et l'on redoutait le pire. On évacuait les bébés et le bétail vers des endroits moins exposés aux flammes. Suffocation, soif excessive, sudation abondante, picotements aux yeux'les soldats du feu sont soumis à rude épreuve. «Nous avons vécu dans un climat d'angoisse car notre village a frôlé la catastrophe. N'aurait été la mobilisation du douar Ikedjane aux côtés des pompiers et des gardes forestiers, on aurait sans doute comptabilisé d'incommensurables dégâts.» témoigne Arezki, un habitant de Tasga. «Les foyers d'incendies sont tellement gigantesques que certains craignaient le pire, la hauteur des flammes est impressionnante, elle arrivait en certains endroit à quarante mètres, des écuries et des maisons ont été sauvés in extrémis» indique pour sa part Hamid, un villageois. «Cela me rappelle les terribles incendies de 1983» ajoute un autre citoyen.
Si l'on ne signale pas fort heureusement aucune perte en vies humaines, par contre les dégâts causés dans le tissu végétal sont énormes. Plusieurs oliviers et figuiers ont été calcinés, des ruchers complètement détruits, des dizaines d'hectares de forêts, de maquis et de broussailles réduits en cendres ; le paysage abîmé s'est habillé en divers lieux en noir. «Si pour l'heure, comme bilan provisoire, on compte dans notre commune une dizaine d'incendies et quelque 300 hectares de dégâts entre forêts et autres tissus végétaux, la situation aurait pu être pire sans la vigilance et l'intervention des citoyens» nous déclare Meksem Rabah, le P/APC.
«Plus jamais çà» tonne comme un leitmotiv chez la population qui n'est pas prête à revivre ce cauchemar. Lasse, exaspérée, révoltée'plusieurs épithètes sont à employer pour caractériser l'état d'esprit de la population. Déjà indisposée par le funeste triptyque : canicule, coupures récurrentes d'électricité et yoyo des prix des produits alimentaires, la population se trouve complètement ébranlée par la multiplication de ces incendies dévastateurs.


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