Algérie

Feux de fôret : Toujours pas de plan Orsec



« Ces incendies ne sont pas jugés assez importants et ne nécessitent pas encore de plan d'intervention et de gestion spécial », affirme la direction générale des forêts (DGF), par le biais de son sous-directeur, M. Abbas. Pourtant, l'article 2 de la loi 04-20 du 25 décembre 2004, relatif à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, stipule que les feux de forêt représentent un « risque majeur », au même titre que les séismes, les inondations ou les accidents radiologiques et nucléaires. Ces catastrophes exigent des autorités nationales et locales, de la Protection civile et des secours, un cadre coordonnant et organisant les efforts « individuels » de chaque entité, et ce, pour une intervention optimum en termes de déploiement, de cohésion et, de ce fait, d'efficacité. « Il faut qu'il y ait un danger pour les citoyens, que les agglomérations soient menacées par ces feux, pour que ce plan soit déclenché », explique M. Abbas. En d'autres termes, qu'il y ait mort d'homme. Les récoltes parties en fumée, les forêts et les arbres fruitiers calcinés et, plus important, la vie des pompiers en prise avec les flammes ne sauraient mériter des autorités une réelle gestion du sinistre. Pourtant, en 48 heures, ce sont plus de 150 foyers d'incendie qui ont été dénombrés à travers l'ensemble du territoire national, les wilayas du centre du pays ayant été les plus touchées sont notamment Aïn Defla, Tizi Ouzou, Béjaïa, Blida, Bordj Bou Arréridj et Tipasa. Les dégâts sont tels que l'évaluation physique des dommages et le recoupement des superficies détruites n'ont toujours pas pu être effectués par la DGF.Impossibles à prévenir'La saison estivale avait pourtant été préparée par la DGF. Depuis mars dernier, plusieurs actions ont été entreprises par les cadres principaux et locaux afin de parer à de telles situations. Et puisque « la main de l'homme est toujours, d'une manière ou d'une autre, responsable de ces incendies », de vastes campagnes de sensibilisation ont été mises en place. Auprès des citoyens, riverains des zones à risque, rurales pour la plupart, et ce, à travers des émissions radiophoniques, du porte-à-porte et de prêches tenus dans les mosquées. Cependant, ces appels à la vigilance ne peuvent, à eux seuls, prévenir les départs de feu. Raison pour laquelle d'autres précautions, « vraies », serait-on tenté de dire, ont été prises. « Défrichages, aménagement et entretien des structures localisées dans les massifs boisés et des routes les traversant, entretien et surveillance des installations de la SNTF et des voies ferrées, ainsi que les équipements de Sonelgaz, câbles à haute tension et tranchées sous ligne », énumère M. Abbas. En sus, 473 brigades mobiles et 353 postes de vigile sont chargés de donner l'alerte en cas de début d'incendie, tout comme 1625 points d'eau ont été placés dans ces massifs, pour une intervention rapide des secours le cas échéant. Néanmoins, et malgré toutes ces mesures préventives, ce sont plus de 6000 ha qui ont été, depuis le 1er juin dernier jusqu'à la mi-juillet, la proie des flammes. Sans compter les dommages enregistrés durant ce week-end. « Cela n'est apparemment pas suffisant et les feux de forêt sont très difficiles à prévenir, dans un premier temps, et ensuite à maîtriser, d'autant plus lorsque les conditions climatiques sont aussi défavorables qu'elles ne le sont cet été », assure le sous-directeur à la DGF, fataliste. D'où la nécessité de « miser » sur le déploiement d'un réel plan d'intervention et de gestion, enclenché en temps de crise, et non une fois qu'il est trop tard'


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