Feux de forêt à Médéa: Des crimes impunis

Les préjudices causés par des feux de forêt demeurent dans la plupart du temps des crimes impunis.

Aujourd’hui, le désert ne commence plus à Laghouat, mais aux portes de Médéa, sur les montagnes pelées de Ksar El Boukhari.

Malgré la sonnette d’alarme tirée par les gardes forestiers pour dissuader les terroristes de la nature d’agir, les agressions continuent à réduire les surfaces forestières.

La superficie forestière dans la wilaya de Médéa est exposée graduellement, et chaque année, à des agressions multiples. C’est ainsi que le bilan de la décennie 2005/2014, établi par la Conservation locale des forêts, fait ressortir qu’une superficie de 12.402 ha a été ravagée par les flammes suite au déclenchement de 1.306 foyers d’incendie.

Selon Azzedine Sekrane, premier responsable de la Conservation des forêts de la wilaya de Médéa, ses services ont déposé plus de 100 plaintes en 2014 contre x. Les auteurs de ce genre de crimes ou les pyromanes n’ont pu être identifiés jusqu’à nos jours.

Pour préserver cet espace vital, la Conservation déploie de gros efforts en mobilisant tous les moyens humains et matériels mis à sa disposition, en vue de revaloriser l’espace forestier qui se rétrécit comme peau de chagrin.

Le programme d’action de l’année 2014 a prévu le repeuplement de plantation de 80 ha et 390 ha de reboisement. Le nettoyage sur une étendue de 200 ha et l’ouverture de tranchées sur 235 ha. Il y a eu aussi l’ouverture de pistes sur 50 km et 100 km d’aménagement de pistes.

Sur un autre volet, la Conservation des forêts de la wilaya de Médéa peine, selon son premier responsable, à mener à bien certaines de ces actions pour des raisons liées à l’insécurité et au manque de moyens humains et matériels.

Les éléments des différentes brigades affectés à travers plusieurs communes forestières de la wilaya sont dépourvus de gros moyens roulants et d’armes pour pourchasser les braconniers qui causent des dégâts incommensurables à la faune et la flore.

Aussi, ils sont en effet nombreux les riverains qui exploitent et vendent dans l’impunité les produits de la forêt (liège, bois, charbon) de la manière la plus illégale, alors qu’il s’agit d’une ressource qui relève du domaine public.

152.931 ha comme superficie forestière

Pour rappel, la Conservation forestière implantée au chef-lieu de wilaya a pour mission principale: la protection, le développement, l’extension, la gestion et l’exploitation des forêts, ainsi que la conservation des sols et la lutte contre toute forme d’érosion.

A cela s’ajoutent les nouvelles missions relatives au développement rural.

La superficie forestière dans cette wilaya s’étend sur 152.931 ha représentant un taux de boisement de 17,43%. Elle se répartit de 122.941 ha en forêts, 27.640 ha en maquis et 2.350 ha en broussaille.

La couverture forestière est dominée par l’espèce du pin d’Alep qui s’étend sur 116.228 ha, le maquis de chêne vert sur 27.640 ha, chêne liège sur 4.435 ha, cyprès sur 1.132 ha, cèdre sur 581 ha, eucalyptus sur 381 ha, thuya sur 184 ha et 2.350 ha de broussaille.

En sous-entendu, selon les avis de plusieurs responsables, on veut dire qu’on accorde peu d’intérêt à ce corps constitué (forestier), dont sa mission principale est de préserver et de protéger un secteur d’intérêt général, très sensible et primordial dans l’écosystème de tout l’environnement atmosphérique du pays.

Des efforts et des mesures supplémentaires pour le renforcement de ce secteur doivent donc passer par l’amélioration du niveau de vie des éléments de ce corps en les dotant de moyens appropriés pour accomplir leur mission délicate et dangereuse dans de bonnes conditions. 

A. Teta