Ces derniers temps, l'usage accru des feux d'artifice, pétards et autres fausses joyeusetés dans les centres urbains et suburbains ne cesse de perturber la quiétude des petites gens. Un phénomène qui n'épargne plus nos cités. Il n'est plus le propre des événements festifs, ou une pratique lors des fêtes du Mawlid ennabaoui dont la quintessence a fini par être dévoyée. L'on entend ces détonations, qui effraient grands et petits, malades et personnes âgées, à longueur d'année.Si cette inclination des amateurs de pétards pour des explosifs toujours plus puissants provoque chez certains habitants un sentiment d'aversion qui assimile nuisance sonore, délinquance et précarité sociale et culturelle, les pratiquants d'explosifs, eux, appuient cet usage sur des valeurs de plaisir, d'émotion et de courage. En plus des bruits de la vie courante que notre quotidien génère, ce fracas pyrotechnique est devenu une mode, que cela soit en diurne ou en nocturne ; en été comme en hiver ; dans la ville ou dans le douar ; près d'un hôpital ou aux abords d'un marché ; au-dessous de votre balcon ou sous les fenêtres d'une école.Si les feux d'artifice sont utilisés de manière mesurée, raisonnable et respectueuse, suscitant à certaines occasions (manifestations sportives, culturelles,?) joie et émerveillement, ils font désormais l'objet de nuisances acoustiques et de risques réels dans un cadre de vie que meublent déjà le déplaisir et la fâcherie. En termes plus clairs, cela n'est plus considéré comme des moments festifs, mais une volonté de nuire au prochain. Allez demander de manière obligeante à celui qui trouve un malin plaisir à déflagrer des «doubles bombes» sous votre fenêtre de ne pas déborder sur la tranquillité du voisinage.Il vous envoie valdinguer, faisant la sourde oreille à votre supplique et s'en foutant royalement de la gêne qu'il occasionne aux riverains. Il délivre son trop-plein de jouissance et de crétinerie sur son prochain quitte à donner le haut-le-corps à la grand-mère alitée non sans épouvanter les tout-petits. Sa liberté de jubiler n'a pas de limite et sa quête à agacer l'altérité n'a pas de borne. En sus de braver l'Ordre public, il se montre aussi imperméable qu'indifférent au bien-être d'une communauté impuissante. Celle-là même qui aspire à faire sienne cette valeur citoyenne : «La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres».
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Tchoubane
Source : www.elwatan.com