Feu vert : La guerre des chiffres
Einstein l?avait bien compris : tout est relatif. Par les bouleversements des notions d?espace et de temps, il avait démontré que des données prises hors contexte n?avaient aucune valeur déterminante. Le chiffre 0,2% sans point de comparaison ne veut rien dire, pourtant, il est avancé par les travaux publics pour justifier l?absence d?impact du passage de l?autoroute sur le parc d?El Kala. Circonscrire le problème lié au passage de l?autoroute Est-Ouest à de vulgaires mathématiques pèse peu sur la balance scientifique. Car nous parlons de 0,2% de la superficie. Rappelons que le parc regorge de 755 espèces de flore différentes servant d?habitat à quelque 40 espèces de mammifères cohabitant avec 134 espèces d?oiseaux, 17 sortes de reptiles et 7 batraciens différents. Et par égard à la théorie de la relativité, ces données, mises dans leur contexte, sont de loin supérieures à celles de autres parcs nationaux, sauf pour la biodiversité florale dont le record est tenu par le Parc de Chréa. L?argument selon lequel un nouveau tracé pourrait accroître les travaux de 5 ans, n?a aucune valeur comparé aux 20 ans que peut prendre, en moyenne, une espèce pour se régénérer et créer enfin une descendance. Que dire de l?attente citoyenne qui, cumulée entre le métro d?Alger, le tramway et l?autoroute, approche le demi-siècle ? Ah, mais oui, le coût d?un nouveau tracé alourdirait l?enveloppe déjà lourde des travaux liés à la construction de l?autoroute et pourrait avoisiner 160 milliards de dinars supplémentaires. Le jackpot des hydrocarbures n?atteindrait-il pas les 54 milliards de dollars (pas de dinars) ? Et que dire de ces chiffres : 83-215, nom du décret présidentiel protégeant les parcs nationaux du type d?El Kala?
Posté Le : 27/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zineb A. Maiche
Source : www.elwatan.com