Algérie

Feu vert de Londres hier: Khalifa sera extradé



Après trois longues années de suspense, le feuilleton entourant l'extradition vers l'Algérie de Rafik Khalifa vieant enfin de connaître son épilogue.

Le ministre britannique de l'Intérieur Alan Johnson a donné, hier, son accord pour l'extradition de Rafik Khalifa vers l'Algérie où il sera rejugé, a indiqué une porte-parole du ministère citée par l'AFP. «Le ministre de l'Intérieur a décidé d'ordonner l'extradition de Rafik Khalifa», a déclaré cette porte-parole qui précise qu'«une lettre expliquant les raisons de cette décision a été envoyée aux avocats de Rafik Khalifa». Le ministère britannique de l'Intérieur s'est refusé de commenter cette décision. «Nous avons un délai de 14 jours pour interjeter un appel et nous le ferons», a affirmé de son côté à l'AFP Anita Vasisht, avocate de M. Khalifa. Selon elle, M. Johnson a «accepté les garanties diplomatiques» de l'Algérie concernant la sécurité de son client dans son pays.

 La justice britannique a autorisé en juin 2009 l'extradition vers l'Algérie de Rafik Khalifa. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa s'est appuyée sur des documents prouvant une falsification de l'hypothèque d'une villa familiale et d'un local commercial appartenant à Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre lui, l'on cite aussi des vols survenus au sein des différentes agences d'El Khalifa Bank, des transferts illégaux de devises pour couvrir des transactions douteuses et des détournements organisés. L'ex-magnat algérien a été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en 2007 notamment pour association de malfaiteurs et faillite frauduleuse. Selon la loi britannique sur l'extradition datant de 2003, le ministre britannique de l'Intérieur devait valider ou rejeter cette décision. Il devait initialement se prononcer avant le 24 octobre 2009. Mais ce verdict n'a été prononcé qu'au terme de quatre reports successifs, la dernière date butoir ayant été fixée au 30 avril, c'est-à-dire demain vendredi. A quatre reprises, la justice a reporté sa décision, arguant du fait que le dossier est complexe.

 M. Khalifa a été reconnu coupable par le tribunal criminel de Blida d'«association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux». Il s'est enfui à Londres en 2003 au moment où a éclaté le scandale financier de la Khalifa Bank et d'une myriade d'entreprises de son empire. Il a été incarcéré le 27 mars 2007 en Grande-Bretagne, après le lancement d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance parisien. La France a aussi réclamé auprès de Londres son extradition. Mais l'examen d'une telle demande a été suspendu, cédant la primauté à la demande algérienne. Entre-temps, l'action judiciaire suit son cours en France.

 Rafik Khalifa est à l'origine du plus grand scandale financier en Algérie. L'homme a connu une ascension fulgurante en bâtissant un empire diversifié dans la banque, le transport aérien, le bâtiment, l'immobilier, la télévision et la location de voitures de luxe. Son groupe affichait un milliard de dollars de chiffre d'affaires. Les ennuis du «golden boy» commencent en novembre 2002. En moins d'une année, l'empire s'écroule comme un château de cartes.




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