Fethi Gheras interpellé samedi soir puis relâché

Le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gheras, a été interpellé, samedi en début de soirée. Selon l'activiste politique que Liberté a contacté hier, il était en compagnie de son épouse et de trois militants du parti lorsque sa voiture a été arrêtée à un barrage de police à El-Mouradia pour vérification de papiers. Les pièces d'identité de l'ensemble des occupants du véhicule ont été requises par les agents de la Sûreté nationale. Comme l'opération durait dans le temps, les cinq citoyens ont protesté.Les policiers leur ont demandé alors de les suivre au commissariat du quartier. Ils y ont été retenus pendant plus de deux heures. L'officier de permanence leur a rendu leurs papiers personnels et les a autorisés à quitter les lieux, sans audition et sans établissement de PV. "Je ne saurais interpréter politiquement cet incident. C'est peut-être un excès de zèle des agents en faction au barrage fixe, une tentative d'intimidation ou un malentendu", nous a déclaré le coordinateur du MDS. Quoi qu'il en soit, la nouvelle de son interpellation a été relayée instantanément sur les réseaux sociaux. Elle a soulevé une vague de dénonciations. Cet incident est considéré, à tort ou à raison, comme un harcèlement policier et, par ricochet, judiciaire, contre les activistes dans le mouvement citoyen. Les internautes ont immédiatement lié l'interpellation de Fethi Gheras au sort d'une dizaine de militants et personnalités politiques déjà en détention préventive à cause de leurs opinions et de leurs positions contre le régime.
Il s'agit, entre autres, du vieux maquisard Lakhdar Bouregâa, du président de l'UDS (parti non agréé) Karim Tabbou, des activistes Samir Belarbi et Fodil Boumala, ainsi que de l'encadrement de l'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) dont Hakim Addad et Abdelouahab Fersaoui... Ils sont poursuivis par la justice pour atteinte à l'unité nationale, atteinte au moral des troupes, incitation à attroupement non armé et pour des publications sur les réseaux sociaux.

Souhila H.