Algérie

Fêter celle que l'on attend au tournant !


Se réjouir pour celle à laquelle on ne passera rien, mais pour des raisons différentes. Je racontais, hier, comment j'avais tenu à dire à mes amies tunisiennes combien j'étais fière pour elles et pour toutes les femmes en mal de représentativité. Une femme, chargée de corriger les travers de prédécesseurs masculins peu doués pour conduire les affaires du pays, ce n'est pas rien. C'est une première dans le monde arabe et même totalement inattendu au Maghreb. Mes amies avaient toutes les raisons de se réjouir pour l'accès de l'une d'entre elles à cette échelle de responsabilité. à Najla Bouden, elles souhaitent de réussir à imposer ses compétences, même si elles ne sont pas dupes de ce qui l'attend.Le caractère misogyne qui dicte ses règles aux sociétés où domine le patriarcat construit en permanence les arguments censés déconstruire les dispositions féminines à construire des entités égalitaires soucieuses de guérir les femmes du sort qui leur est fait. Parce qu'aucune démocratie n'a le pouvoir d'évoluer sans une sérieuse contribution des femmes, aucun état de droit ne réussit sa trajectoire sans en appeler à la perception avisée des femmes.
En parlant de misogynie, mes amies ont noté comment les réseaux sociaux braquaient déjà leur regard sur la tenue vestimentaire de la nouvelle cheffe de gouvernement. Comme si ce qui importait le plus au peuple tunisien c'était l'apparence. Ce qui a trait au corps et à la façon dont une femme en expose les contours. Si les Tunisiennes lui refusent le chèque en blanc, elles ne sont pas dupes de ce qui attend cette dernière, «dans un pays enlisé dans la pauvreté, la corruption et en plein état d'exception». De quelle liberté disposera l'ex- géologue, qui n'a, à son actif, aucun parcours associatif ou politique ' Celles qui estiment qu'il s'agit là d'une man?uvre de Kaïs Saïed craignent que Najla Bouden en soit réduite à servir de faire-valoir à un pouvoir en mal de crédibilité. Une fois les réserves émises, il devenait impératif de saluer le pied de nez fait à des islamistes qui doivent affûter leurs armes dans une Tunisie qui reste la cheffe de file de l'émancipation féminine.
M. B.
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