Algérie

Fête, fête... neggafêtes !



Chômage oblige, certains s?ingénuent à trouver quelque idée lumineuse qui pourrait, au moins, leur ramener quelque maigre pécule qui pourrait les mettre à l?abri du besoin pour quelques mois au moins, manger à leur faim, se payer des fringues décentes et mettre, si possible, quelques sous de coté pour le « Grand Projet ». Zora, grande amatrice des salles des fêtes, se faisant inviter à tous les mariages de la ville, ou presque, eut, un jour qu?elle regardait la télévision, une fameuse idée, très fumante, simple, pas chère et qui pourrait rapporter gros : Des neggafates lors des mariages dans les salles des fêtes, à la marocaine. Mais, pour ce faire, il lui fallait louer les services de quelques gros balaises, cinq ou six, car son chouchou de mari n?est pas du tout fait pour le travail physique, c?est un intellectuel, maigrichon, des lunettes grosses comme des verres anti-balles. Un gros dictionnaire, c?est déjà trop lourd pour lui. Vous voyez un peu le décor. Bref, un jour, elle fit le tour du quartier et remarqua quelques uns qui pourraient très bien faire l?affaire. Elles en choisit cinq. Ils passaient leurs journées à faire de l?haltérophilie « Elhdid », comme ils disent, et manger de la kalentica chez le gargotier du coin, histoire de rattraper les calories brûlées durant les entraînements intensifs. Et c?est vrai, malgré la kalentica, qu?ils avaient fière allure dans leurs tricots de peau blancs immaculés, des biceps dégoulinants de partout. Restait plus qu?à se débrouiller des tenues pour ses malabars et le tour est joué. Quant au matériel, un « mahmal » coupé en deux, avec deux pouffes bien garnis et le tour était rejoué. Manquait plus que de passer à la caisse : Jusqu?à 15.000 dinars pour les deux mariés qui seront portés par les malabars, repas des malabars compris, mais pas de Kalentica ! Mais un jour, Zora organisa un mariage pour deux jeunes époux. Tout se régla par téléphone. Vint le jour J et les neggafates. Zora passait devant, ouvrait la marche à coup de youyous stridents, sans même regarder les tourtereaux. Mais en se retournant pour désigner l?endroit où ses malabars devaient déposer les deux oiseaux, elle trouva son mari, dans la peau du mari, sans lunettes, droit comme un « i » et les cheveux gomminés, lançant des regards énamourés à sa... deuxième, seconde moitié.






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