Aimer les plantes et polluer les sols: un paradoxe qui est pourtant une réalité.
En France, on estime qu’un quart de la pollution par pesticides des nappes phréatiques et des cours d’eau provient des jardins privés, selon l’association Noé Conservation.
Pour les jardiniers amateurs, la Fête de la nature, qui débute le 20 mai, est l’occasion de faire le point sur leurs pratiques.
«Quelle que soit la grandeur de son balcon ou de son jardin, on est responsable d’une petite parcelle de la planète», rappelle le jardinier en chef de Versailles, Alain Baraton.
Parrain de la charte lancée par l’association Noé Conservation, Alain Baraton insiste sur la nécessité «d’accompagner la nature et certainement pas de la contraindre»: «La plus grande erreur des jardiniers est de penser que les plantes sont à notre disposition. C’est nous qui devons nous adapter à elles, suivre le cycle des saisons, semer quand il faut semer et les entretenir sans produits chimiques.»
Ne pas tuer les insectes
Les dix gestes de la charte qu’il parraine incitent les jardiniers à favoriser la biodiversité, celle des plantes mais aussi des insectes: «Garder un espace naturel dans son jardin permet à tous les insectes butineurs de vivre, note Alain Baraton. Les insectes indésirables, on les prend délicatement et on les met ailleurs, les oiseaux en feront un festin.»
Dans les jardins de Versailles, les insecticides ont ainsi été bannis, de même que les désherbants, les engrais chimiques et les fongicides.
«Et tout va pour le mieux, assure le jardinier en chef. Ce qui est valable pour Versailles l’est pour tous les jardins.»
Que les citadins ne se croient pas dispensés de ces conseils: «En milieu urbain, où la nature est déjà polluée, ce n’est pas la peine d’en rajouter», note Alain Baraton.
Pour faire de son balcon un petit coin de nature, «pas la peine de s’embêter, rappelle le jardinier. Un grand pot et du terreau tout simple fait avec des feuilles décomposées permet aux radis, au persil, à la ciboulette ou au cerfeuil de pousser.»
Et sans produits chimiques, c’est encore meilleur: «Les enfants verront papa ou maman les cuisiner, c’est l’occasion de rappeler l’intérêt de cultiver soi-même des plantes saines et sans produits».
Photo: Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc de Versailles. - BALTEL/SIPA
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Posté Le : 21/05/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: BALTEL/SIPA ; texte: Audrey Chauvet publié le mercredi 20 mai 2015
Source : 20minutes.fr