Fête de l?Aïd ou du 1er novembre ?
Au commencement il était un, pour le premier. Au commencement, ils étaient 22, pour les seconds. Les deux actes fondateurs ayant eu les répercussions que l?on connaît, 1426 ans plus tard pour le premier et 51 ans pour les seconds, où en est l?Algérie, coincée encore dans de sombres histoires de calendrier ? Car une fois n?est pas coutume, le 1er Novembre, d?essence nationaliste, tombe en même temps que l?aïd le petit, d?essence religieuse. Le calendrier musulman se calquant tous les 30 ans sur le calendrier occidental, cette conjonction est déjà arrivée, en 1945, lors des grandes émeutes pré-novembristes et en 1976, lors du boumediennisme soviétique à caractère religieux. Elle revient en 2005, sous le règne de Bouteflika, par qui tout arrive, selon la légende et repose la question : que doit-on alors fêter en priorité, le 1er Novembre qui vient délivrer les Algériens après 132 ans de colonisation ou fêter l?aïd le petit pour délivrer les Algériens de 28 jours de jeûne après 14 siècles d?islam en Algérie ? La réponse est dans la question, c?est le temps qui importe le plus puisque l?Algérie est en retard sur le développement, en retard sur son propre développement, la faute à la France pour les uns, à l?islamisme pour les autres. L?Algérie est-elle plus religieuse que nationaliste ou l?inverse ? Cette année 2005 aura permis à tout le monde, Algériens en général et dirigeants en particulier, d?éviter la question puisque les deux commémorations sont arrivées au même moment. Bien que politiquement, au vu des dernières alliances politiques au sommet, il semble bien qu?elle soit les deux, en même temps, pour rassembler le maximum de gens qui ne se reconnaissent ni dans l?un ni dans l?autre, de manière exclusive, et qui ont encore du mal à concevoir les priorités.
Posté Le : 02/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amari Chawki
Source : www.elwatan.com