Algérie

Festivalgérie : Un brassage culturel exquis



Festivalgérie : Un brassage culturel exquis
Le groupe français La Cola de conservatori de Tolosa et le musicien algérien Mohamed Rouane ont animé mardi soir à Alger, la 5e journée du 8e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes “Festivalgérie”, dans un brassage culturel exquis, mêlant la musique occitane aux sonorités andalouses et au jazz oriental.
Sous la direction de Xavier Vidal, le groupe toulousain, composé de huit instrumentistes, dont trois femmes, est passé en premier, exécutant une quinzaine de pièces chantées en occitan et dont les contenus évoquaient des rites et des habitudes populaires, dans un style de musique qui aurait permis naturellement la transition vers les genres andalou ou kabyle. Es aïci lo mes do mai (Il est arrivé le mois de mai) et Me mes avis qu’ai ansut (Il m’a semblé avoir entendu un ange chanter), figurent parmi les pièces chantées qui ont suscité l’enthousiasme du public de connaisseurs, présent en nombre, dans la salle Ibn Zeïdoun de l’Office Riadh El Feth. Les coups d’archet des violons à l’aigu et dans les graves, les sonorités stridentes de la cornemuse, l’harmonisation des accordéons diatonique et chromatique, les notes cristallines de la mandoline, le son aérien des hautbois, l’accompagnement traditionnel de la vielle à roue et le son oriental du r’beb, ont permis une profusion des genres qui a généré des atmosphères de communion et de convivialité. Amine Tilioua, musicien polyvalent, tantôt au violon et tantôt à la mandoline ou au r’beb, a exécuté à deux moment différents avec beaucoup d’aisance et de dextérité, deux istikhbar, dans le mode mezmoum d’abord, puis dans celui de raml el maya qu’il a appuyé par une interprétation vocale de qualité.Mohamed Rouane, très applaudi par l’assistance, est monté ensuite sur scène pour présenter une dizaine de compositions, toutes inscrites dans un registre qu’il préfère appeler Casbah-Jazz, un mélange des genres, entre flamenco, jazz, chaâbi et musique orientale.
Accompagné par cinq musiciens, l’artiste à la mandole blanche, s’est constitué guide d’une belle randonnée au coeur des sonorités de la culture méditerranéenne et orientale, interprétant dans la mélancolie des modes hijez, huzzam et saba des mélodies ouvertes, aux rythmes à mesures composées. Les musiciens turcs, Kaptan Emrah, jouant d’une guitare basse fretless (guitare à quatre ou cinq cordes épaisses et au manche sans cases) et Ilyas Ozupek, à la clarinette ont particulièrement été époustouflants ainsi que les Algériens Cheikh Mohamed El Amine au nay et au chant, Moncef Bessaghir à la percussion et Abdellah Ennadjar au synthétiseur qui ont également brillé de maîtrise et de technique. Très ému après sa belle prestation, Mohamed Rouane, sollicité par Aïssa Rahmouni, commissaire du Festivalgérie, n’a pu retenir ses larmes, devant un public généreux qui continuait de l’applaudir. “Mon instrument est un hommage à cheikh M’hamed El Anka !” a déclaré Mohamed Rouane à l’issue de la représentation, avant d’ajouter : “J’essaye de composer des pièces aux contenus authentiques, puisant leur âme de la musique chaâbi, et qui répondent à une forme esthétique moderne”. Le 8e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes Festivalgérie, inauguré le 20 décembre dernier, se poursuit jusqu’au 29 du même mois.




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