Sonorités - Le 12e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, FestivAlgérie, s'est ouvert mercredi soir à Alger, dans un échange interculturel prolifique qui a réuni l'Algérie, la Croatie et la Russie, devant un public relativement nombreux.Accueilli à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, le 12e FestivAlgérie a réservé sa soirée inaugurale à trois prestations aux contenus différents qui ont embarqué, trois heures durant, le public dans un voyage onirique aux escales qui ont mis en valeur le patrimoine algérien à travers le chant andalou, la tradition ancestrale croate portée par le chant «klapa», caractérisant la Dalmatie (région du sud de la Croatie), et le folklore russe restitué par «Le sextet Balalaïka», considéré comme «entité patrimoniale» de la musique traditionnelle russe.
«Noubet mezdj», dans les modes rasd et mezmoum, contenant une dizaine de pièces, a été savamment étalée par Imène Sahir au violon, soutenue par l'assurance et le professionnalisme des instrumentistes de l'orchestre féminin, dont Saliha Ould Moussa au oud (luth), Madina Yahiaoui à la mandoline et Lylia Kareb au piano, qui se sont distinguées par leur virtuosité dans de belles variations modales relatives (un mode appelant l'autre), rendues dans les déclinaisons rythmiques requises pala nouba.
Les pièces, «Ya Badr el Boudour», «Mali el Ghamam», «Bellahi ya Nesmata Chamali», «El Hawa Della el chaq» et «Dir ya Nadim» figurent parmi les interprétations de haute qualité, rendues par Imène Sahir, très applaudie par le public.
Au tour de Nesrine Ghenim, de fouler la scène pour exécuter un répertoire scindé en deux parties, fait d'extraits de noubet «Rasd Dil» et un enchaînement de chansons hawzies, une des plus vieilles variantes de cette musique savante qui a permis la transition aux prestations suivantes classées dans le registre des musiques anciennes.
Préludant par l'inqilab «Zarni el Malih Wahdou», la chanteuse a enchaîné avec «Kaddarani el Hawa» (n'çraf) et «Niranou qalbi» (khlass), avant d'entamer la partie hawzie de son programme avec, dans la cadence mizen n'çraf, «Asabani Mard el Hawa» puis dans celle du khlass, «Fat Ch'Aâê el Guemra» (le rayon de la lune est passé), au bonheur d'un public recueilli, qui a longtemps applaudi la chanteuse à l'issue d'une prestation de haute facture.
L'ensemble polyphonique croate de voix «Klapa Vincace», et ses huit interprètes répartis en quatre pupitres, a gratifié le public algérois d'un florilège de chants traditionnels et populaires sud-croate, faisant vibrer ses voix, présentes et étoffées, sur une dizaine de partitions qui ont ravivé les coutumes ancestrales.
Parmi les chants, qui subliment l'amour, la tolérance et l'humanisme, rendus par l'ensemble, «Zima», «Vapor», «Sjaj Misece», «Grlica», «Romana» et «Pavle».
Le «Sextet O. Osipov», ensemble russe dirigé par Igor Senin, comptant six musiciens jouant aux «balalaïkas» (instruments de différents formats, à trois cordes chacune et à la caisse triangulaire), a proposé une polyphonie instrumentale, judicieusement travaillée sur un seul modèle d'instrument, montrant une autre forme agréable d'expression de la tradition, à laquelle le public a adhéré, appréciant, entre autres pièces, «Bereza», « Valenki», «Chapliniana», «Greese suite», «Ziganochka» (Gipsy dance) et «Kaliuka».
En présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui avait auparavant prononcé l'allocution d'ouverture du festival, de l'ambassadeur de la République de Croatie en Algérie, Marin Andrijasevic et de l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Igor Beliaev, le public a pris part à un échange culturel dédié au patrimoine, offrant, par la musique, «de belles opportunités de rapprochement entre les peuples».
Douze pays, dont la Tunisie, le Pakistan, le Madagascar et la Turquie, participent au 12e FestivAlgérie, qui se poursuit jusqu'au 25 décembre, avec, au programme de jeudi, Hasna Hini et son orchestre (Algérie), Trio Templier (Espagne) et «Mystique muse au fil du temps», une fusion musicale dirigée par le maestro Khalil Baba Ahmed, accompagnant au chant, l'Algérienne Manal Gherbi et l'Arménienne Ani Arzumanyan.
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Posté Le : 21/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.infosoir.com