Algérie

Festival Off d'Avignon : Planches créatrices et salutaires



Sur le pont d'Avignon, le magnifique pont Bénezet, on ne danse plus que très rarement. Par contre, le théâtre, depuis plus de 60 ans, occupe la cité médiévale des Papes pendant tout le mois de juillet, sous la torpeur de la chaleur estivale. Avignon (France). De notre envoyé spécial Parmi les temps forts du festival Off, l'Algérie est bien présente, de même que le vécu dans le monde musulman. Si parfois dans les médias, ce dernier thème est racoleur, ici, au festival avignonnais, il permet souvent une réflexion salutaire, tout en gardant une certaine distance. En pointillé avant de voir les spectacles, en voici un rapide aperçu. D'abord, comme nous l'écrivions il y a quelques jours dans ces colonnes, la présence de la comédienne Biyouna dans un nouveau one-woman-show sera remarquée.De l'écrivain et dramaturge Mohamed Kacimi, on jouera la pièce 1962 qui a obtenu le prix du Festival de Lugano. Dans le port de Marseille, Nadia, qui vit à Alger, et Gharib, exilé, évoquent leur enfance commune bercée par l'attente émerveillée de l'indépendance algérienne.S'inspirant de sa propre histoire, Kacimi raconte en poète deux destinées humaines, « interprétées avec une bouleversante éloquence ». Sur cette période du conflit franco-algérien, on découvrira aussi, Algérie, Contingent 1956, cinq années de travail, de voyages à travers toute la France pour rencontrer des témoins qui ont su raconter avec sobriété et vérité les horreurs d'une guerre sans nom. La comédienne Sophia Aram, qui assure des chroniques sur la radio publique française France Inter, donne quant à elle Crise de foi. Avec humour, elle nous promène dans le monde « délirant de la foi ». « Un monde dans lequel Dieu est le chef de l'homme et l'homme est le chef de la femme ». La question du voile islamique et de la condition de la femme seront de nouveau sur les tréteaux théâtraux, avec d'abord Les monologues voilés, une création du Théâtre de Poche de Bruxelles (janvier 2008).Douze monologues présentent un regard neuf sur la « femme musulmane », débarrassés de clichés poussiéreux et de préjugés ignorants. Sur le même sujet, le théâtre du Chêne noir, qui a révélé la jeune comédienne Alice Belaïdi (Confidences à Allah), propose Femmes passées sous silence. Femmes voilées, violées, prostituées, excisées : condamnées au silence. « Et si ces femmes que la morale universelle défend avec raison, servaient aujourd'hui à en voiler d'autres ' » Trois actrices font entendre enfin leurs cris. Le chanteur Camel Arioui offre son vécu atypique mêlé de sensibilité. Chaleur dans la voix, rythmes arabo-andalous, violon, un spectacle tout en douceur et en mots.Samira Brahmia est dans la placeDe notre confrère journaliste et écrivain, Hamid Skif, le comédien Hamid Ben Mahi propose une adaptation du roman La Géographie du danger, le parcours d'un sans-papiers, qui vit depuis des mois terré dans une chambre de bonne, envahi par le sentiment d'enfermement, de rejet, d'isolement, de peur, d'impuissance.La chanteuse, auteure, compositrice, interprète, sera sur scène pour caresser le public de sa voix profonde, pop, rock, chaâbi et traditions celtiques... Venue de la scène algérienne, d'esprit nomade, elle abolit les frontières des genres comme celles des lieux.Planches créatrices et salutairesLa place, évidemment, manque ici pour annoncer les nombreux spectacles qui nous rapprochent de ces racines authentiques. On citera tout le même un moment de Contes de Palestine et un montage autour de poèmes du regretté Mahmoud Darwich, avec Mohamed Rouabhi. Poésie aussi avec Les Jardins de l'Orient, ou les mots des différents poètes d'Orient depuis le VIe siècle, sont illustrés par la danse, la musique, le chant et la calligraphie. On citera aussi deux spectacles qui feront revivre pour les grands et les petits les facéties de Djeha et la constante présence des 'uvres d'Albert Camus avec cette année L'Etranger, interprété par l'actrice Pierrette Dupoyet. Camus au féminin, on demande à voir. Et bien sûr La Chute. Enfin, le dernier mot pour une autre femme, Aïni Iften, qui, avec Les Premières larmes du Monde, remonte dans les contes, légendes, et la réalité algérienne. Tout cela vaut vraiment d'être vu.Pour plus d'infos/hyperlink "http://www.avignonleoff.com/" t "_blank" http://www.avignonleoff.com/


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