Algérie

FESTIVAL NATIONAL DU THÉÂTRE PROFESSIONNEL


Le 4e art sur tous les maux
Elargir les espaces destinés à des contacts, à des échanges et surtout, à la représentation, autrement dit, faire un travail de sensibilisation. Dans le cadre de la 3e édition du Festival national du théâtre professionnel qui se tient depuis le 24 mai dernier à Alger, la salle El Mougar a accueilli la troupe du Théâtre national Mohammed V du Maroc, sous la direction de Abdelatif Nassib El Mousnaoui, qui a présenté une pièce intitulée Haïchouma de Mme Z’hor Zeribak et mise en scène par El Hocine Dadjiti. Haïchouma, est un conte qui se passe à la campagne marocaine qui préserve encore ses riches traditions et ses coutumes. C’est l’histoire d’un homme plein d’amour et d’ambition pour mériter les sentiments de Haïchouma, la plus belle fille du douar. Un homme riche qui, malgré sa fortune héritée de ses parents tel que fils unique, n’a pas réussi à conquérir le coeur de sa bien-aimée. Cette dernière le refuse car il a un visage défiguré. Elle se dirige vers un autre homme beau, mais pas responsable. Tombée enceinte de lui, elle retourne, tête basse et pleine de regrets vers le défiguré qui l’aime encore et qui n’a cessé de la prévenir des conséquences d’un mauvais choix. Dès lors, leur amour est compromis et leur union devient impossible. A la suite de cet événement, Haïchouma perd la raison et se met à errer et conter son histoire sans jamais s’arrêter. Ce cas implique une double situation, l’amour qu’on porte à l’autre et celui dont on bénéficie de sa part, Cela signifie que le sujet amoureux n’est pas sûr de bénéficier d’une relation symétrique. Cette dernière est, dans le texte, une passion qui pousse un sujet à percevoir autrui comme une valeur absolue, qui lui fait désirer d’être perçu comme tel par autrui, qui, dans le meilleur des cas, place deux sujets en position de réciprocité absolue. Une telle approche des relations aboutit à l’aliénation du sujet, voire à la négation de l’objet de son désir. A partir de l’analyse des femmes victimes de ce type de violence, les auteurs proposent un schéma multidimensionnel du processus basé sur les sentiments, les aspects cognitifs et les comportements. Cet espace scénique s’inscrit autant au théâtre, que dans l’espace public, urbain ou rural, fixe ou itinérant, friche ou abri, convoquant l’ensemble des disciplines artistiques, pour le plaisir des sens, le divertissement, et la confrontation avec les histoires de notre temps. Le théâtre nous offre un champ d’étude privilégié pour la conception d’espaces destinés à établir des relations entre émetteur et récepteur (comédiens et spectateurs) en élargissant les espaces destinés à des contacts, à des échanges et à la représentation, autrement dit, faire un travail de sensibilisation. Toujours dans le cadre du programme tracé à cette 3e édition du théâtre professionnel, la Coopérative culturelle théâtrale de Sétif, a donné une représentation, à son tour, au Palais de la culture, en présentant sa production intitulée Le dinosaure. La pièce, présentée hors compétition, met en scène deux ´´harraga´´, le troisième ayant changé d’avis au dernier moment, qui embarquent sur un bateau en partance vers une île. «Le dinosaure aborde la problématique des "harraga" et la communication au sein de la famille et de la société», a indiqué le responsable de la troupe et metteur en scène, Abdelmalek Boussahel qui dit avoir été inspiré par les textes de l’écrivain français d’origine roumaine connu pour son théâtre, Eugène Ionesco. Basée sur le texte et particulièrement le jeu des comédiens qui occupent tout l’espace, avec une forte expression corporelle, cette tragi-comédie se caractérise également par une gestuelle assez naturelle et une chorégraphie harmonieuse. «Nous avons réduit le décor à sa plus simple expression, le limitant à une caisse et à un fauteuil roulant», a expliqué Abdelmalek Boussahel à propos de cette pièce au texte léger et aéré. L’autre élément important de cette pièce, interprétée, en outre, par le metteur en scène et les talentueux comédiens Arès Boussaâda et Fayçal Douag, est celui de la musique interprétée par Hocine Smati. «La musique enrichit de manière importante les différentes scènes», a expliqué le responsable de cette troupe dont les débuts remontent aux années 80. «J’ai aimé l’adaptation sur le plan textuel et apprécié le jeu des acteurs tout comme la distribution de la pièce», a indiqué un spectateur, qui a néanmoins, «déploré la présence d’un public réduit à une dizaine de personnes».
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