Algérie - Tariqa Aissaouia

Festival national des Aïssaoua à Constantine, Les bendirs sont bien chauffés ou la khaloua bien de chez nous



Institutionnalisé par décret exécutif du 23 novembre 2005, le Festival culturel national des Aïssaoua, pour sa première édition programmée à Constantine du 5 au 9 octobre prochain, suscite l’engouement des associations, des troupes et des confréries versées dans cette pratique musicale.

Ainsi, pas moins de 11 wilayas devront participer à l’événement. Le comité d’organisation présidé par Zine Eddine Benabdallah, désigné commissaire du Festival, a eu à arrêter la liste des participants ainsi que le programme de cette première édition. La conférence de presse donnée samedi aura permis aux organisateurs de situer les objectifs premiers de ce festival, à savoir notamment la vulgarisation des concepts spirituels entourant la pratique aïssaoua et le travail de démystification nécessaire à la compréhension de la dimension historique et socioculturelle des confréries et zaouïas du pays. Pour ce qui est du programme, nous relèverons, outre une participation qui couvre tout le territoire national, la présence de conférenciers de haut niveau, qui auront à développer au cours d’un séminaire des thématiques conçues en collaboration avec l’université Mentouri de Constantine. Cette activité, qui ne manquera pas de rehausser l’évènement et de lui conférer une dimension tout à fait intellectuelle, sera l’occasion tant attendue qui irait restituer à l’imaginaire collectif les éléments à ce jour occultés, ceux d’une spiritualité confinée dans des pratiques pour le moins archaïques. Le festival débutera par l’inauguration d’une exposition riche en ce qu’elle propose au public, avec des documents sur le soufisme, les confréries religieuses et les zaouïas. Cette exposition offrira également aux visiteurs un aperçu bien fouillé sur les origines des aïssaouas, sur Benaïssa le père fondateur ainsi que les principes et fondements de cette confrérie. Le laâb « jeu », la halqa « le cercle » et la hadra « la descente, le retour de l’état de transe », seront pour leur part explicités dans leurs significations sémantiques et à partir de leurs origines anthropologiques. A propos de l’aspect musical, les genres pratiqués par les Aïssaouas, les instruments spécifiques utilisés mais surtout la poésie soufie et les poètes du genre seront sans nul doute l’objet d’un grand intéressement. Le festival, pour le bonheur des jeunes verra l’organisation de deux concours, le premier élaboré en partenariat avec la direction des affaires religieuses ; il consistera à primer le meilleur récitant du Coran ; quant au second, il sera ouvert aux jeunes poètes et aux adeptes du medh. Pour la partie artistique et du 5 au 9 octobre, la maison de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa vibrera chaque soir au rythme fort soutenu des bendirs et des incantations des Aïssaoua, la magie sera assurée pour ce premier festival de toutes les tahouilate, une khaloua bien de chez nous.




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